Ukraine : la révolte ira "jusqu’au bout"

A Paris, près de 400 personnes, des Ukrainiens et des français (pro opposition) ont manifesté près du ministère des Affaires étrangères, jeudi après-midi. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
La sortie de crise n’est pas pour tout de suite en Ukraine. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, le confirme : "Nous avons cherché tous les moyens, regardé comment mettre en place un nouveau gouvernement, réfléchi à de nouvelles élections, à comment cesser la violence, mais il n’y a pas encore de solution. Nous faisons le maximum au niveau de l’Europe pour avancer, la situation est très difficile."
La violence s'est encore déchaînée ce jeudi à Kiev. Les affrontements entre opposition et forces de l'ordre, qui ont redoublé d'intensité depuis mardi, ont fait au moins 100 morts à Kiev au cours de la journée, selon les équipes médicales de l'opposition, qui n'ont cessé d'évacuer victimes et blessés de la fameuse place Maïdan, épicentre de la révolte. Les négociations, menées conjointement par les ministres des Affaires étrangères Laurent Fabius et ses homologues allemands et polonais, se poursuivent à Kiev entre le président Ianoukovitch et les leaders de l'opposition.
A 22h45 jeudi soir, Laurent Fabius a quitté la table des négociations pour se rendre à Pékin. Ses homologues allemands et polonais poursuivent, eux, les discussions. Ils ont été rejoints jeudi soir par Vitali Klichko l’un des leaders de l’opposition.
"Ce n'est pas juste une révolution, c'est une guerre civile"
A Paris, près de 400 personnes, des Ukrainiens et des français (pro opposition) ont manifesté près du ministère des Affaires étrangères, jeudi après-midi. Après le bain de sang, plus un seul ne croit qu'une solution diplomatique puisse être trouvée en l’état. Tous sont d'accord pour dire que la situation est bloquée sur le terrain, à l’image de Grégoire, Français d'origine ukrainienne, consultant de profession et très attaché à son pays. Un drapeau géant à la main, il est venu manifester : "C’est quelque chose qui dure, qui va aller jusqu’au bout. Je m’étonne juste que le pouvoir tienne aussi longtemps." Il se dit "inquiet qu’on s’enfonce dans un bourbier avec un dictateur qui joue pour rester au pouvoir". A ses yeux, "si ce pouvoir reste en place, on va avoir une dictature. Il n’y aura plus de démocratie en Ukraine. On a hâte que la situation finisse par basculer" confie-t-il.
"Ce n’est pas juste une révolution, c’est une guerre civile, s’il y a une solution, ce ne sera pas avec mais contre ce gouvernement qui ment et manipule les Ukrainiens", assure quant à elle Iulia, une architecte qui était à Maïdan récemment.
Beaucoup espèrent des élections dès cette année pour sortir le plus vite possible de cette crise politique.
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