Ukraine : "je veux être libre et vivre dans un pays libre"

D'après deux spécialistes sur RMC, les manifestants, à l'image d'Alexander, ne lâcheront pas, quitte à ce que la situation dégénère à Kiev.

La tension est à son comble en Ukraine. Manifestants contre policiers s'affrontent sur la place de l'Indépendance (Maidan), à Kiev.

Selon l'opposition, 5 manifestants pro-européens ont été tués ce mercredi, (le bilan officiel fait état de 3 morts), lors d'assaults donnés par la police . Il y aurait également des centaines de blessés. La situation est bloquée, chacun campe sur ses positions après la rencontre entre le président Viktor Ianoukovitch et l'opposition.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a prévenu que l'UE pourrait prendre des mesures contre l'Ukraine.

Alexander, 45 ans, ingénieur en télécommunications, fait partie des manifestants et a même abandonné son travail pour mener le combat. "Je suis vraiment en colère", témoigne ce pro-européen sur RMC avant d'expliquer : "je veux changer la situation de mon pays, je veux être libre et vivre dans un pays libre".

"Il peut y avoir un bain de sang"

Annie Daubenton a vécu quatre ans en Ukraine où elle a été conseillère culturelle à l’Ambassade de France, elle estime sur RMC que "c'est un véritable réseau de résistance qui est en train de se monter". "Avoir fait ce qu'ils ont fait depuis deux mois, c'est tout à fait clair ils ne lâcheront pas", assure-t-elle qui estime même que "c'est toute la vie de ce bloc qui est en train de se jouer à travers l'Ukraine".

Pierre Lorrain est journaliste, écrivain et spécialiste de la Russie et de l'ancien monde soviétique. "Tout peut arriver", analyse-t-il, assurant qu'"il peut y avoir un bain de sang".

"Chaque groupe d'opposition présente ses propres revendications", détaille-t-il, "il n'y a pas de revendication commune" entre les ultranationalistes, les mouvements d'extrême gauche et des militants pro-européens "qui sont obligés de suivre la surenchère" selon lui.

La Rédaction avec C. Andrieux et P. Rigo et D. Zeghoudi