Typhon : Tacloban « détruite à 100% », ne compte pas encore ses morts

Le bilan a Tacloban après la passage du Typhon pourrait atteindre 10 000 morts. - -
Lundi les autorités à Manille aux Philippines avançaient le chiffre de 10 000 morts après le passage du typhon Haiyan. Ce mardi matin, le bilan est revu à la hausse puisque ce chiffre de 10 000 morts correspondrait en réalité au bilan macabre de la seule ville de Tacloban. Si tout est dévasté dans la ville, les secours commencent tant bien que mal à s’organiser et à apporter quelques réponses. Les ONG, elles, continuent à lancer des appels aux dons. La sécurité civile française a envoyé dimanche soir 10 tonnes de matériel aux Philippines (tentes, bâches etc.) et deux pompiers (un officier et un volontaire) pour une mission d'évaluation. Les États-Unis ont de leur côté dépêché lundi 180 militaires en renfort.
L'état de catastrophe nationale a été déclaré. Mais 4 jours après la catastrophe les secours peinent toujours à apporter de l'aide aux survivants.
« La situation est catastrophique, c'est très difficile de travailler »
Eve Leonard est membre de la croix rouge internationale. Elle est arrivée à Tacloban, l'une des villes les plus dévastées mais ça n'a pas été facile. Elle raconte sur RMC l’organisation et la mise en place des premiers secours : « On essayait de trouver un moyen de venir depuis samedi et finalement, une équipe de militaire a ouvert la route donc ça a été possible. Ici la situation est catastrophique, tout a été détruit a 100%, les besoins en eaux et en nourriture sont immenses. On essaye d’apporter de l’aide par les ports et les aéroports. On essaye de faire au plus vite. On a quatre avions américains qui vont arriver à Manille chargés de matériel mais pour le moment c’est très difficile de travailler ici. On en est au tout, tout début ».
« Normalement à 20 minutes, la ville est à désormais à 6h de l'aéroport »
Si la Croix-Rouge Internationale commence à trouver quelques solutions pour acheminer un peu de matériel, la plupart des ONG qui travaillent sur place, elles, ont beaucoup de mal à accéder aux zones les plus sinistrées. « C’est le souci de tous les partenaires humanitaires : avoir les moyens logistiques te des places dans les avions. Les trois aéroports ont été détruits. L’un a pu rouvrir une piste militaire qui a été reconstruite par l’armée mais une fois posé, il faut pouvoir se rendre sur place », explique Hugo Tiffou responsable du pôle Asie pour Médecins du monde dont les équipes ne parviennent toujours pas à accéder aux zones touchées de plein fouet par le typhon. Et pour cause : « Pour vous donner un exemple, continue l’humanitaire, l’aéroport de Tacloban est à 20 minutes de la ville du même nom. Là, il est à 6h tellement la route est encombrée. Nous pensons que nous pourrons acheminer les médicaments et les ressources médicales que nous avons prépositionnées dans 48h ».