Turquie: opération coup de poing contre l’opposition

La police turque a lancé dimanche une nouvelle opération coup de poing contre les partisans du rival du Président Recep Tayyip Erdogan, le prédicateur islamiste Fethullah Gülen. En ligne de mire notamment: le journal Zaman, proche du religieux.
La police anti-terroriste a mené dimanche matin des opérations dans treize villes de Turquie dont Istanbul. Au total, au moins 24 personnes, principalement des journalistes, dont Ekrem Dumanli, le rédacteur en chef de Zaman, l'un des grands quotidiens en Turquie, ont été arrêtées.
Des mandats d'arrêts ont été délivrés contre 32 personnes au total, accusées entre autres de «former un gang pour tenter d'attenter à la souveraineté de l'Etat», a indiqué l'agence gouvernementale Anatolie.
«Nous détruirons ce réseau»
Vendredi, le président Erdogan, déterminé à neutraliser les partisans de son ennemi, avait promis de les «poursuivre jusque dans leurs repères». «Nous ne sommes pas seulement confrontés à un simple réseau, mais à l'un de ceux qui sont le pion des forces du mal dans le pays et à l'étranger», a affirmé l'homme fort de la Turquie. «Nous détruirons ce réseau et le forcerons à rendre des comptes.»
En allusion aux partisans de Gülen, le Premier ministre Ahmet Davutoglua a renchéri : «Aujourd'hui, est un jour test. Ils vont tous payer pour ce qu'ils ont fait et leur comportement anti-démocratique». Le régime qui dirige la Turquie depuis 2002 a déclaré la guerre au mouvement de Fetullah Gülen, 73 ans. Le mouvement Hizmet du prédicateur islamique a nié toute implication dans l'enquête pour corruption visant des proches du président, dont il est accusé.
Les détails des opérations publiés sur Twitter
Comme lors de presque toutes les précédentes interventions de ce genre, dont la plupart visaient des policiers, tous les détails des opérations avaient été publiés sur Twitter avant leur lancement. La semaine dernière, un mystérieux utilisateur avait prévenu que la police était sur le point d'interpeller 400 personnes, sont 150 journalistes. Samedi soir, il avait publié leurs noms, dont certains de ceux qui ont été arrêtés.