Tories et LibDems reprennent leurs discussions à Londres

Le porte-parole des Tories pour les affaires étrangères, William Hague, dimanche, après une rencontre avec les représentants des libéraux-démocrates. Les négociations de dimanche n'ayant pas débouché sur un accord de partage du pouvoir, conservateurs et l - -
par Keith Weir
LONDRES (Reuters) - Conservateurs et libéraux-démocrates reprennent lundi leurs négociations en vue de la formation d'une coalition gouvernementale après les élections législatives qui n'ont pas dégagé de majorité au Parlement britannique, une première depuis 1974.
Les dirigeants des deux formations, David Cameron pour les Tories et Nick Clegg pour les LibDems, ne participent pas directement à ces discussions mais ils se sont vus samedi soir pendant plus d'une heure et ils ont à nouveau eu un tête-à-tête dimanche au Parlement, a déclaré un porte-parole du Parti conservateur.
Avec 306 élus à la chambre des Communes, le Parti conservateur est de loin la première force politique du pays mais vingt sièges le séparent de la majorité absolue.
Le Premier ministre travailliste Gordon Brown, dont le parti est arrivé en deuxième position devant les libéraux-démocrates, reste pour le moment au 10 Downing Street.
De source proche de la formation centriste, on fait état de discussions "positives et prometteuses" avec le camp conservateur, selon la chaîne de télévision Sky News. Le temps est toutefois compté du fait de l'anxiété des investisseurs, qui craignent la contagion après la crise grecque.
La session inaugurale du nouveau Parlement aura lieu le 18 mai et le début formel de ses travaux, une semaine plus tard.
"MÉFIANCE"
Les marchés "comprennent parfaitement" la nécessité de ces discussions mais un accord doit être conclu rapidement, a souligné Alistair Darling, ministre des Finances.
"Nous ne voulons pas que cela s'éternise. Il arrive un moment où on doit décider s'il y a accord ou non", a-t-il ajouté au micro de la BBC.
Depuis l'élection de jeudi, trois députés travaillistes ont demandé à Brown de ne pas s'accrocher et de démissionner, mais le Premier ministre n'a pas renoncé à s'entendre avec les libéraux-démocrates si ceux-ci ne trouvent pas d'accord avec les Tories.
Nick Clegg l'aurait d'ailleurs rencontré en secret alors que ses lieutenants négociaient avec ceux de David Cameron.
La réforme du système électoral, que réclament les LibDems, devrait être l'un des principaux obstacles sur la voie d'un accord avec les conservateurs. Selon les sondages, une majorité de Britanniques est favorable à l'introduction d'au moins une dose de représentation proportionnelle.
Le libéral-démocrate Simon Hughes a d'ailleurs rappelé dimanche combien les positions des deux formations étaient éloignées sur ce dossier et a fait part de la "méfiance" de son parti quant à la volonté de changement des Tories.
L'autre sujet de discorde potentiel réside dans la réduction des dépenses publiques. Cameron a promis pendant la campagne d'assainir les comptes publics dès cette année. Clegg estime, lui, que l'arrêt prématuré des mesures de soutien à l'économie fragiliserait la reprise de la croissance.
(Nicole Dupont et Jean-Philippe Lefief pour le service français)