Tir sur la Turquie: la Syrie présente ses excuses

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La Syrie a présenté des excuses par l'entremise des Nations unies pour la mort à la frontière de cinq villageois turcs tués par un tir de mortier syrien et promis que l'incident ne se répéterait pas, a déclaré jeudi le vice-Premier ministre turc Besir Atalay.
« La Syrie reconnaît [avoir commis cet acte] et présente des excuses. Elle a dit que ce genre d'incident ne se répéterait pas. Nous sommes satisfaits. Les Nations unies ont joué un rôle de médiateur et ont parlé à la Syrie dans la soirée », a-t-il dit.
La Turquie a riposté, mais ne veut pas la guerre
Jeudi, la Turquie a mené de nouveaux tirs de représailles en Syrie, tuant plusieurs militaires, au lendemain de la chute d'un obus de mortier qui a coûté la vie à cinq civils dans un village frontalier turc.
A Ankara, le Parlement turc a donné son aval à d'autres opérations contre la Syrie, si nécessaire. Le vice-Premier ministre Besir Atalay a toutefois souligné que cette autorisation n'était pas une « déclaration de guerre ».
La Russie, principal allié de Damas, a dit avoir reçu l'assurance des autorités syriennes que le tir de mortier était un accident tragique et ne se reproduirait plus. La veille, Damas avait adressé ses condoléances au peuple turc.
Au contraire, le gouvernement turc a estimé que les « actions agressives » de l'armée syrienne sur son territoire constituaient une menace grave à sa sécurité nationale et demandé aux députés d'approuver le déploiement de troupes turques au-delà de la frontière.
« La Turquie n'a pas intérêt à une guerre avec la Syrie. Mais la Turquie est capable de protéger ses frontières et ripostera quand cela sera nécessaire, a expliqué sur Twitter un conseiller du Premier ministre Erdogan. Les initiatives politiques et diplomatiques se poursuivront ».
La goutte de trop
L'incident d'Akçakale est le plus grave survenu aux frontières de la Syrie en 18 mois de soulèvement contre le président Bachar al Assad, qui s'est mué peu à peu en guerre civile et a fait 30 000 morts depuis mars 2011.
La Turquie a qualifié le tir, qui a coûté la vie à une mère, ses trois enfants, et à une proche, de la « goutte d'eau » de trop.
L'incident a été fermement condamné par l'Otan, dont la Turquie est membre, les Etats-Unis ou encore la France qui ont affiché leur solidarité avec Ankara.
En juin, déjà, le gouvernement turc avait vigoureusement protesté après la destruction d'un avion F-4 de son armée de l'air, abattu par un missile de syrien.
La Turquie partage 900 km de frontière avec la Syrie.