Syrie : "Tous les jeunes sont recrutés de force par le régime"

De nombreux jeunes syriens ont fui les combats en Syrie et se sont réfugiés en France. Pour Majed, il n'est plus question de retourner vivre "comme le régime le dicte".

La conférence internationale de Genève 2, sur la Syrie, s'ouvre ce mercredi, à Montreux, en Suisse. Objectif : ouvrir la voie à une issue politique dans ce conflit syrien qui a déjà fait plus de 130 000 morts en presque 3 ans. Un objectif quasi impossible à atteindre tellement les positions de l'opposition et celle du régime de Bachar Al-Assad semblent inconciliables.

Les participants pourraient néanmoins avancer sur une question essentielle pour les civils syriens : l'ouverture d'un corridor humanitaire vers des zones dévastées comme Alep.

Des centaines de syriens sont en attente aujourd'hui d'un droit d'asile en France. Grâce au bouche-à-oreilles, ils se retrouvent dans le petit bureau de l'association Revivre. Mohammed a 25 ans, étudiant engagé dans l'opposition, victime de torture il est arrivé à Paris en août dernier il survit depuis grâce à ces petites économies. "Je partage une chambre avec d'autres syriens", raconte-t-il. Mais il ne peut pas travailler et se retrouve face à une énorme désillusion.

Majed a 19 ans, étudiant ingénieur, il a fui Damas pour échapper au service militaire obligatoire. Il est aujourd'hui menacé de mort pour avoir déserté. Réfugié en France, il tente depuis octobre dernier d'obtenir un droit d'asile, car pour lui, plus question de se construire un avenir en Syrie. "C'est plus que difficile, c'est impossible", juge-t-il. "Tous les jeunes sont recrutés de force par le régime de Bachar al-Assad pour combattre", dénonce le jeune homme qui veut "continuer ses études en France, travailler ici et y rester toute ma vie".

"Et les autres jeunes syriens sont comme moi", ajoute Majed, "ils veulent décider de leur avenir et pas vivre comme le régime le dicte".

La Rédaction avec C. Martelet