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Syrie : l’armée poursuit sa contre-offensive à Damas

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L’armée de Bachar al-Assad a bombardé dimanche plusieurs quartiers de Damas et aurait repris du terrain aux insurgés. Les Nations Unies s’inquiètent du sort des Palestiniens et des milliers de réfugiés affluent vers le Liban pour fuir les bombardements.

L’armée syrienne continue sa contre-offensive à Damas, la capitale du pays. Dimanche, les forces fidèles à Bachar al-Assad ont bombardé plusieurs quartiers de Damas et auraient repris du terrain aux insurgés, et notamment le contrôle de deux quartiers dans la capitale.
Des combats se poursuivent aussi dans le nord-ouest à Alep, la deuxième ville du pays. Les groupes armés de l'opposition et l'armée régulière se disputent aussi les postes frontières. Au cours de la dernière semaine, les rebelles se seraient emparés de 3 postes frontières qui permettent l'accès à la Turquie. Un chiffre contesté par les forces loyalistes qui disent en avoir repris un.
Selon les opposants syriens, les forces de Bachar al-Assad ont exécuté dimanche , une vingtaine d'hommes désarmés dans le quartier de Mezzeh à Damas.

L'armée turque renforce son dispositif à la frontière

Dimanche, l'armée turque a renforcé son dispositif le long de la frontière syrienne. Plusieurs milliers de soldats étaient déjà mobilisés pour gérer l'accueil des réfugiés. Plusieurs batteries de missiles antiaériens et véhicules de transport de troupes sont venus les rejoindre. Pour Richard Labévière, journaliste spécialiste du Moyen-Orient et de la Syrie, rédacteur en chef d'Esprit Corsaire, un réseau d’experts des questions de défense et de sécurité, ce déploiement n’est pas une déclaration de guerre : « Qu’une quinzaine de missiles turcs aient été déployés le long de la frontière correspond au format classique de l’OTAN en prévision d’une évolution militaire encore plus dense, explique-t-il. Maintenant il est très improbable qu’on entre dans un conflit ouvert entre la Turquie et la Syrie. A ce stade, dans la nouvelle gradation de la guerre civile, c’est une façon de se parer à toute éventualité, c’est un accompagnement de la situation mais ça ne signifie pas forcément que dans les jours qui viennent la Turquie va déclarer la guerre à la Syrie ou va intervenir de manière opérationnelle sur le territoire syrien. » Les Syriens fuient les bombardements pour rejoindre notamment le Liban. Selon le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unies, 20 000 personnes seraient arrivées au Liban ces 5 derniers jours.

« Au nord, au sud, il y a des bombardements partout »

Parallèlement, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) s'est dite inquiète dimanche du sort des Palestiniens de Syrie, en raison de l'escalade de la violence. 500 000 d'entre eux vivent dans le pays. « La situation actuelle dans le quartier de Yarmouk à Damas, est particulièrement préoccupante », a indiqué l'agence. Amir a fui la Syrie en juin dernier pour se réfugier en France. Il est en contact avec des membres de sa famille, restés sur place : « L’armée d’Assad a mené de nombreux assauts, ils ont bombardé le quartier de Yarmouk. Les gens sont dans la rue à cause des bombes, leurs maisons ont été détruites, du coup, ils ont ouvert des écoles, des maisons, des mosquées aussi pour que les réfugiés puissent y dormir, rapporte-t-il. Malheureusement certaines personnes ne trouvent toujours pas de lieu pour s’abriter, elles ne savent pas où aller, au nord, au sud, il y a des bombardements partout. »
Selon l'Observatoire syrien des droits de l’Homme, le conflit a causé la mort de plus de 19 000 personnes, essentiellement des civils.

La Rédaction, avec Jean-Jacques Héry