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Syrie: François Hollande réclame une zone d'exclusion aérienne dans le nord du pays

François Hollande - Image d'illustration

François Hollande - Image d'illustration - Philippe Wojazer - Pool - AFP

L'ancien président avait engagé la France au côté des Kurdes syriens dans la lutte contre les jihadistes de Daesh.

Ce lundi à l'issue d'un entretien avec le représentant de l'administration semi-autonome des Kurdes syriens en France, Khaled Issa, l'ancien président feançais François Hollande a réclamé une "pression maximale" des Occidentaux pour faire cesser les opérations de l'aviation turque contre les Kurdes dans le nord de la Syrie.

"Notre premier devoir c'est de faire une pression maximale pour que l'aviation turque cesse ses agissements au nord de la Syrie", a-t-il déclaré, avant d'ajouter que "la deuxième pression que nous devons faire, c'est dans le cadre de l'Otan. Comment comprendre que la Turquie puisse être encore membre de l'Otan alors même qu'elle utilise ses armes contre notre propre allié, les Kurdes ?"

De plus, l'ancien locataire de l'Elysée a exigé "qu'il y ait au niveau de l'Europe des sanctions économiques (...). Il faut que la Turquie comprenne que ce qu'elle fait là menace notre propre sécurité", a insisté l'ancien président (2012-2017), qui avait engagé la France au côté des Kurdes syriens dans la lutte contre les jihadistes de Daesh.

"Zone d'exclusion aérienne"

La Turquie a lancé une offensive aérienne et terrestre le 9 octobre dans le nord de la Syrie, visant des territoires contrôlés par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), laissant craindre une résurgence de Daesh.

Dépourvus face à la force de frappe aérienne turque, les Kurdes syriens exhortent le conseil de sécurité de l'ONU à instaurer une "zone d'exclusion aérienne" dans la zone visée par Ankara, pour stopper survols et bombardements turcs.

L'ex-président français a salué la décision de Paris et Berlin de suspendre leurs livraisons d'armes à la Turquie susceptibles d'être utilisées" dans le cadre de l'offensive.

Mais "les armes ont déjà été livrées", a-t-il déploré. "Il faut bien savoir que c'est avec des armes de l'Otan que la Turquie agit aujourd'hui au nord de la Syrie et massacre des populations civiles et les Kurdes. C'est avec des armes que des pays membres de l'Otan lui ont vendues".

"Dysfonctionnements" 

Khaled Issa a déploré de son côté les "dysfonctionnements" de la communauté internationale qui et mis en garde contre un nouveau "Munich" en référence à la capitulation de Londres et Paris face aux ambitions de Hitler en Tchécoslovaquie en 1938.

"Les dysfonctionnements de l'Union européenne, les dysfonctionnements de la coalition, les dysfonctionnements de l'Organisation des Nations unies font (..) qu'on n'arrive pas à rendre le chantage d'Erdogan inefficace", a déploré le représentant de l'administration semi-autonome kurde.

"Il ne faut pas céder devant le chantage de Erdogan, il ne faut pas que la guerre d'Espagne se répète, que Munich une nouvelle fois se reproduise", a pointé Khaled Issa

H.S. avec AFP