Syrie: du gaz sarin a été utilisé à plusieurs reprises, selon Fabius

La ville d'Alep en décombre, en Syrie. - -
Pour la France, il n’y a pas de doutes : des armes chimiques ont bien été utilisées en Syrie. « La France a la certitude que le gaz sarin a été utilisé en Syrie à plusieurs reprises et de façon localisée », a annoncé mardi Laurent Fabius. Le ministre des Affaires a précisé avoir remis au chef de la mission d'enquête mise en place par l'ONU sur l'emploi d'armes chimiques en Syrie les résultats d'analyses réalisées en France. « Ces analyses démontrent la présence de sarin dans les échantillons en notre possession », a-t-il expliqué. Mais Laurent Fabius n’a pas précisé dans quels endroits le gaz avait été utilisé, ni par quel camp.
Utilisé par les deux camps ?
Le gouvernement syrien et les rebelles se sont mutuellement accusés d'avoir employé des armes chimiques. Un journaliste et un photographe du Monde ont rapporté la semaine dernière avoir assisté à l'utilisation localisée de gaz toxiques par les forces loyales au président syrien Bachar al Assad contre des insurgés à Damas.
Dans la matinée, l’Organisation des Nations-Unies (ONU) avait déclaré avoir « des motifs raisonnables de penser que des quantités limitées de produits chimiques toxiques ont été utilisées » en Syrie. Dans leur dernier rapport, les experts indépendants de l’ONU disent avoir recueilli des éléments leur laissant penser que les forces gouvernementales comme les rebelles ont eu recours à de telles armes.
Le sarin, un gaz mortel, inodore et invisible|||
Le sarin, qui a été utilisé à plusieurs reprises en Syrie selon des analyses des autorités françaises, est un puissant gaz neurotoxique mortel, inodore et invisible, découvert en 1938 en Allemagne. Outre son inhalation, le simple contact avec la peau de ce gaz organophosphoré bloque la transmission de l'influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire. La dose létale est d'un demi-milligramme pour un adulte. Les victimes se plaignent d'abord de maux de tête violents et présentent des pupilles dilatées. Surviennent ensuite convulsions, arrêts respiratoires et coma précédant la mort.
Il a été utilisé comme arme chimique lors du conflit Iran-Irak dans les années 1980, puis par la secte « Aum » dans un attentat perpétré le 20 mars 1995 dans le métro de Tokyo.