Six Palestiniens tués par Tsahal sur le Golan, selon la Syrie

Manifestants se mettant à couvert lors d'une manifestation près du village druze de Majdal Shams sur le plateau du Golan, près de la frontière entre la Syrie et Israël. Des soldats israéliens ont ouvert le feu dimanche sur des centaines de Palestiniens qu - -
par Allyn Fisher-Ilan
MAJDAL CHAMS, plateau du Golan (Reuters) - Des soldats israéliens ont ouvert le feu dimanche sur des centaines de Palestiniens qui tentaient de pénétrer sur la partie du Golan conquise en 1967 par Israël, faisant six morts et 13 blessés, rapporte la télévision publique syrienne.
"Quiconque essaiera de franchir cette frontière sera tué", ont prévenu par haut-parleurs les militaires israéliens déployés face à la foule des Palestiniens qui entendaient marquer le 44e anniversaire du début de la guerre des Six-Jours.
Le 15 mai dernier, à l'occasion de la commémoration de la Nakba (la "grande catastrophe", aux yeux des Palestiniens, de la proclamation d'un Etat juif), des milliers de personnes avaient déjà tenté de forcer la ligne de démarcation en ce même endroit aux confins de la Syrie, du Liban et d'Israël. Treize d'entre eux avaient été tués par les militaires israéliens.
Rassemblés à nouveau à la suite d'un mot d'ordre diffusé sur le réseau social Facebook, les Palestiniens de Syrie sont descendus d'une colline surplombant le village druze de Majdal Chams, se sont dirigés vers les barbelés matérialisant la ligne de démarcation et l'armée israélienne a ouvert le feu, a constaté un correspondant de Reuters.
Le général Yoav Mordechaï, porte-parole de Tsahal, n'a pas été en mesure de confirmer le bilan avancé par la télévision syrienne mais a ajouté que, s'il était exact, l'action de Tsahal était "mesurée, ciblée et appropriée".
"A mon grand regret, des extrémistes cherchent à franchir nos frontières et menacent nos villes et nos compatriotes. Nous ne le tolérerons pas", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors du conseil des ministres hebdomadaire.
Aucun incident n'a été signalé le long de la frontière avec le Liban. En Cisjordanie, une centaine de manifestants ont marché en direction d'un point de contrôle israélien. Les soldats ont tiré des cartouches de gaz lacrymogène et la foule s'est dispersée. De source médicale palestinienne, on fait état de 14 protestataires blessés par des balles de caoutchouc.
Les responsables israéliens estiment que le président syrien Bachar al Assad a donné son feu vert aux marcheurs du Golan afin de détourner l'attention internationale de la répression sanglante des manifestations qui ébranlent son régime autoritaire depuis la mi-mars.
Jean-Stéphane Brosse et Marc Delteil pour le service français, édité par Guy Kerivel