Six millions de sinistrés au pakistan attendent encore de l'aide

Une femme remplit des bouteilles avec de l'eau potable, dans un hôpital de campagne, à Nowshera, dans le nord-ouest du Pakistan. Les inondations provoquées dans le pays par des pluies de mousson diluviennes ont fait plus de 1.600 morts, 2 millions de sans - -
SUKKUR (Reuters) - Les organisations humanitaires de l'Onu ont fourni de l'aide à des centaines de milliers de sinistrés des pires inondations de l'histoire du Pakistan mais doivent encore acheminer de la nourriture et des médicaments à six millions de personnes.
Les inondations, provoquées par des pluies de mousson diluviennes, ont fait plus de 1.600 morts, 2 millions de sans-abri et ont affecté plus de 14 millions de personnes, soit 8% de la population. Six millions d'entre eux ont toujours besoin de nourriture et d'accès à l'eau potable.
Le gouvernement, dépassé par l'ampleur du désastre, est sous le feu des critiques pour avoir tardé à réagir face à la crise, laissant l'armée et les organisations internationales d'aide humanitaire gérer la situation.
Le mécontentement grandit laissant planer le risque de troubles sociaux mais selon des analystes, l'armée est suffisamment occupée par la lutte contre les talibans pakistanais pour s'immiscer dans la vie politique et tenter de reprendre le pouvoir.
Dans un communiqué, l'Onu a indiqué que l'aide humanitaire ne couvrait pas les besoins des sinistrés. Six millions de personnes n'ont toujours pas reçu d'aide et n'ont toujours pas accès à l'eau potable. Selon les Nations unies, près d'un tiers du territoire pakistanais a été affecté par les inondations.
Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon doit se rendre au Pakistan ce week-end pour discuter avec les dirigeants des mesures d'urgence à adopter.
L'Onu se montre de plus en plus préoccupée concernant les maladies hydriques. Un cas de choléra a été confirmé dans un hôpital de la vallée de Swat dans le nord du pays et les organisations d'aide humanitaire ont pris des mesures énergiques pour prévenir une crise sanitaire.
Le porte-parole des opérations humanitaires de l'Onu, Maurizio Guiliano, a fait état de 36.000 personnes souffrant de diarrhée aiguë.
"Etant donné le risque significatif que représente le choléra, qui est une maladie mortelle et dangereuse, au lieu de tester les gens, nous avons décider de traiter tout le monde contre le choléra", a-t-il dit.
Robert Birsel; Marine Pennetier pour le service français