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Simulation de bombardements sur un hôpital de Madrid pour dénoncer le sort Alep

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La branche espagnole de Médecins sans Frontières a organisé une simulation de bombardement sur l’hôpital madrilène de La Paz mardi soir. Une façon pour l'ONG de dénoncer les attaques contre les établissements de santé dans des conflits, comme ceux qui ravagent la Syrie, le Yémen ou l'Afghanistan.

Dans le silence, face à l'hôpital madrilène de La Paz et une bougie à la main, quelque 150 personnes attendaient mardi soir le début du bombardement. Pas de véritable raid aérien mais une simulation grandeur nature où les horreurs de la guerre ont été projetées sur les vitres de l'établissement de santé.

Des sirènes qui hurlent, le bruit des avions qui passent, qui mitraillent et qui bombardent l'hôpital d'où surgissent des cris d'effroi et de douleur. Puis, le silence que seul vient rompre le crépitement des flammes qui continuent de brûler les décombres de l'établissement.

Si ces images relèvent de la fiction dans un pays de l'Union européenne, elles sont le lot quotidien des pays déchirés par les conflits. Cette initiative a été prise par MSF Espagne afin de sensibiliser l'opinion au drame humanitaire qui se joue à Alep, tout comme dans d'autres pays déchirés par des conflits. Depuis le début de l'année, l'organisation signale une centaine d'attaques contre des hôpitaux, dans lesquelles au moins 185 personnes ont été tuées.

"La communauté internationale a échoué dans son rôle de protection"

Joan Tubau, le directeur général de MSF Espagne, a justifié cette simulation par la volonté de pointer du doigt une "stratégie cynique, cruelle et inhumaine qui poursuit la victoire militaire à n’importe quel prix".

Selon lui, la ville assiégée d'Alep est "l’exemple le plus déchirant de cette tendance brutale". Les hôpitaux y sont "attaqués sans répit avec l’objectif pervers de refuser les soins médicaux à la population dans les moments les plus durs de la guerre".

"Les hôpitaux sont presque toujours les derniers espaces d’humanité où l’on peut se réfugier quand la cruauté et la violence sans mesure accaparent tout. Leur destruction préméditée cherche à annihiler la dernière espérance des hommes, des femmes et enfants happés par la guerre. Rien ne justifie d'attaquer les blessés et les malades dans leur lit. Jamais.".

L'organisation estime que la communauté internationale "a échoué dans son rôle de protéger" les populations civiles. Et les déclarations des Nations unies se réduisent à "néant". Un immobilisme que dénonçait lundi un professeur syrien piégé dans la ville d'Alep.

Marie-Caroline Meijer