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Accident minier en Sibérie: le bilan passe à 52 morts

Plusieurs dizaines de personnes sont toujours coincées sous terre après un accident minier en Sibérie.

Plusieurs dizaines de personnes sont toujours coincées sous terre après un accident minier en Sibérie. - Alexander Patrin / AFP

285 personnes se trouvaient dans la mine de charbon au moment où les autorités ont été prévenues de la présence de fumée. Les causes de l'incident ne sont pas encore connues.

Le bilan de l'accident qui s'est produit vendredi dans une mine de Sibérie est monté à 52 morts, ont rapporté les agences de presse russes en citant une source au sein des services de secours.

"Selon des informations préliminaires, personne n'a survécu dans la mine. 52 personnes sont mortes", a déclaré cette source, citée par l'agence officielle TASS. Les agences de presse RIA Novosti et Interfax ont également rapporté cette déclaration, en précisant qu'il y avait 46 mineurs et 6 sauveteurs parmi les morts.

285 personnes dans la mine au moment de l'accident

Quarante-trois personnes ont été hospitalisées, dont quatre dans un état grave, selon un précédent bilan communiqué par les autorités.

"C'est une grande tragédie", a déclaré le président Vladimir Poutine à la télévision, rendant hommage aux services de secours qui "font tout leur possible" et soulignant qu'il "y a un danger même pour les sauveteurs".

Les autorités avaient indiqué avoir reçu une alerte vers 2H35 sur la présence de fumée dans la mine de Listviajnaïa dans la ville de Gramoteïno, dans la région sibérienne de Kemerovo, où sont situées de nombreuses mines de charbon. Selon le service de presse du gouverneur local Sergueï Tsivilev, 285 personnes se trouvaient dans la mine au moment de l'accident, dont les causes n'étaient pas connues dans l'immédiat.

Les familles et proches des mineurs, rassemblés devant l'entrée du territoire de la mine n'ont pas souhaité s'exprimer, selon un correspondant de l'AFP sur place. Trois jours de deuil ont été décrétés dans la région à partir de vendredi, selon la décision des autorités locales.

Une investigation pour "violation des normes de sécurité" lancée

Un accident dans la mine de Listviajnaïa avait déjà eu lieu en octobre 2004, lorsqu'une explosion de méthane avait tué 13 personnes. Selon les médias russes, une explosion y avait aussi tué cinq personnes en 1981, à l'époque soviétique.

Selon un communiqué des autorités locales, 19 équipes de sauvetage spécialisées du ministère sont sur place et tentaient, jusqu'à la suspension des opérations, de parvenir jusqu'à la galerie la plus reculée de la mine, où les personnes manquant à l'appel pourraient se trouver.

Le Comité d'enquête local a précisé pour sa part qu'une investigation pour "violation des normes de sécurité" avait été lancée. La mine appartient à la société SDS-Ugol, l'un des plus gros producteurs de charbon de Russie.

Les accidents dans les mines de Russie, comme ailleurs en ex-URSS, sont souvent liés au laxisme dans l'application des normes de sécurité, à une mauvaise gestion ou à des équipements vétustes remontant à l'époque soviétique.

De nombreux accidents passés

En mai 2010, un accident avait fait 91 morts et plus d'une centaine de blessés dans la mine de Raspadskaïa, également dans la région de Kemerovo.

Plus récemment, en octobre 2019, la rupture d'un barrage dans une mine d'or en Sibérie avait fait 17 morts. Le même mois, trois personnes avaient été tuées dans un accident dans une mine du groupe Norilsk Nickel, premier producteur mondial de nickel et de palladium, dans l'Arctique.

En août 2017, huit travailleurs avaient été portés disparus après une inondation dans une mine de diamants en Sibérie. Premier producteur mondial de diamants, Alrosa avait annoncé l'abandon des recherches après trois semaines d'opérations de secours.

Au-delà des bilans humains, parfois lourds, certains accidents attirent l'attention sur les pratiques de l'industrie minière russe, souvent au détriment de l'environnement

E.R avec AFP