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Saint-Jacques-de-Compostelle : un Français parmi les victimes

Le conducteur du train qui a déraillé mercredi près de Saint-Jacques-de-Compostelle, faisant au moins 80 morts, devait être interrogé ce vendredi par la police espagnole.

Le conducteur du train qui a déraillé mercredi près de Saint-Jacques-de-Compostelle, faisant au moins 80 morts, devait être interrogé ce vendredi par la police espagnole. - -

Alors que le conducteur du train qui a déraillé mercredi en Espagne, a été mis en garde à vue pour "imprudence", la mairie de Saint-Jacques de Compostelle indique qu'un Français est décédé dans l'accident ferroviaire.

Après l’horreur, le deuil. Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a déclaré jeudi trois jours de deuil national, sept pour la région de la Galice, après le déraillement d’un train près de Saint-Jacques de Compostelle. La police espagnole a déclaré ce vendredi avoir recensé 78 corps, et non 80, comme annoncé jeudi. Le responsable de la police scientifique, Antonio del Amo, justifie ce changement par la fragmentation des corps, qui rend très difficile l'identification - 6 restant pour l'heure anonymes - et le comptage des victimes. Un bilan qui reste provisoire, précise la police.
Parmi ces victimes, un Français, a indiqué ce vendredi la mairie de Saint-Jacques-de-Compostelle à la chaîne iTélé : un jeune homme venu rendre visite à un ami. Ses parents seraient sur place, toujours selon iTélé.

10 ans d'expérience comme conducteur

Francisco Jose Garzon, le conducteur du train devait être interrogé ce vendredi par la police espagnole, qui cherche à savoir si l'hypothèse généralement avancée -une vitesse excessive- est bien à l'origine de la catastrophe. Francisco Jose Garzon, 52 ans, a été hospitalisé après l'accident mais on ignore la gravité de ses blessures. Il est officiellement en garde à vue pour "imprudence", a précisé le chef de la police de Galice, Jaime Iglesias. La Renfe, la compagnie de chemins de fer espagnole qui l'emploie depuis trente ans, a indiqué que l'homme avait 10 ans d'expérience dans la conduite des trains et qu'il opérait sur cette ligne depuis environ un an. Selon plusieurs médias locaux, le train a abordé le virage dangereux où il a déraillé à 190 km/h, alors que la vitesse sur cette portion est limitée à 80 km/h.

-> Le déroulé des évènements et des réactions

« Un comportement suicidaire »

L'enquête va devoir répondre à de nombreuses questions: pourquoi le train roulait-il si vite ? Le conducteur n'a-t-il pas tenu compte des limitations de vitesse dans un virage serré ? Les freins ont-ils lâché ? Y avait-il un système de sécurité contraignant le train à ralentir en cas de dépassement ? En tout cas, estime Christophe Dard, secrétaire national à la CFDT Cheminot et conducteur de train depuis 23 ans, il est « inenvisageable » qu’un conducteur puisse faire preuve volontairement d’une telle négligence. « Un conducteur de train ne peut aborder une courbe à 190 km/h sachant qu’il est limité à 80, c’est un comportement suicidaire. Je pense que le conducteur a tout essayé pour freiner le train, peut-être que le dispositif de freinage n’a pas fonctionné, ou que l’adhérence à la voie n’était pas optimale. Il y a des enregistreurs de données, qui font qu’aujourd’hui, ses dires pourront être aisément prouvés. S’il a bien actionné le freinage, c’est enregistré, donc nous ne devons exclure aucune hypothèse, la défaillance technique ou la défaillance d’infrastructures ».

« J'ai déraillé, qu'est-ce que je fais ? »

Pourtant, le conducteur semblait bien conscient de ce qu’il faisait, semblent montrer les premiers éléments de l’enquête. Peu avant l’accident, il aurait dit au chef de gare par radio qu’il allait négocier le fameux virage à 190 km/h. Juste après la tragédie, il aurait aussi laissé entendre à des témoins qu’il était le responsable de l’accident. La presse espagnole rapporte des témoignages selon lesquels Francisco Jose Garzon, qui a aidé à porter secours aux victimes, aurait crié au téléphone après l'accident: « J'ai déraillé, qu'est-ce que je fais ? ».

La Rédaction avec M. Bodréro et agences