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Rwanda: un procès pour l'Histoire

Pascal Simbikangwa

Pascal Simbikangwa - -

20 ans après le massacre au Rwanda, qui a couté la vie à 800.000 personnes, un ex-militaire se retrouve aujourd'hui devant la justice française. Il est accusé de complicité de crime contre l'humanité

Un procès pour l'histoire. 20 ans après le génocide au Rwanda, Pascal Simbikangwa, un ex-militaire, se retrouve aujourd'hui devant la justice française. Il aurait pris une part active au massacre qui a fait 800.000 morts dont une majorité de Tutsi en 1994.

Pascal Simbikangwa, 54 ans, paraplégique et qui comparaîtra en fauteuil roulant, est jugé pour complicité de génocide et de crimes contre l'humanité, accusé d'avoir incité, organisé et aidé, notamment en organisant des barrages et en armant les miliciens qui les tenaient, les massacres qui firent quelque 800.000 morts en 100 jours, entre avril et juillet 1994.

Pour certains, ce procès récompense une longue attente. C’est le cas de Viviane. Elle a réussi à s'enfuir pendant les massacres mais presque toute sa famille a été tuée.

"Il a massacré ma mère, mon frère, ma petite sœur, ma grand-mère, ma tante avec ses enfants... Ils sont morts parce qu’ils étaient Tutsis. Il faut que ces criminels soient jugés. Depuis 20 ans, on se demandait quand la France allait-elle juger nos bourreaux ? C’est très important pour nous. Comment peut-on se reconstruire sinon ?"

Un procès filmé

L'ancien capitaine, passé dans la police secrète après l'accident qui l'a privé de l'usage de ses jambes en 1986, nie en bloc les faits, pour lesquels il risque la perpétuité.

Le procès, exceptionnellement filmé pour l'Histoire, doit durer six à huit semaines. Après la sélection du jury, la première journée sera consacrée au résumé des accusations et au début de l'interrogatoire de CV de l'accusé.

Simbikangwa avait été arrêté en octobre 2008 sur l'île française de Mayotte où il vivait sous une autre identité, pour une affaire de trafic de faux papiers. Alors qu'il était recherché par Interpol, la justice française a refusé son extradition vers Kigali, comme elle l'a toujours fait, et le juge donc elle-même aujourd'hui, en vertu d'accords avec le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

La rédaction