Reyners: "Vite taper au portefeuille contre le gouvernement ukrainien"

L'UE envisage des sanctions contre les responsables des violences en Ukraine. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Réunion de crise sur la situation Ukrainienne ce jeudi après-midi à Bruxelles. Les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent pour discuter de la crise et d'éventuelles sanctions. Laurent Fabius est également attendu sur place, à Kiev, en compagnie des chefs de la diplomatie allemande et polonaise. Kiev où des milliers de manifestants sont toujours rassemblés, sur le Maïdan, la place de l'Indépendance.
Mercredi soir, le président Viktor Ianoukovich a annoncé avoir conclu une trêve avec les chefs de file de l'opposition. Il affirme que les pourparlers vont reprendre.
François Hollande et Angela Merkel ont condamné hier après-midi des "actes inqualifiables, inadmissibles" lors d'une conférence de presse commune après un conseil des ministres conjoint à l'Elysée. Les deux dirigeants veulent des sanctions contre les principaux responsables des violences.
"Il faut poursuivre jusqu'à Moscou"
Didier Reyners est le ministre belge des Affaires étrangères. Il était invité ce jeudi sur RMC et il se réjouit de l'initiative européenne et de la réunion de crise des ministres des Affaires étrangères européens. "On progresse il y a une évolution, à Paris aussi on hausse le ton. On doit franchir une étape car Ianoukovitch n'en tient pas compte. Il y a un appel d'une grande partie de la population ukrainienne qui se tourne vers l'Europe. Pour une fois qu'il y a des gens qui sont même prêts à mourir pour le projet européen, il faut aller plus loin. Il est temps de prendre des décisions qui soient fortes, il faut taper au portefeuille et taper vite contre le gouvernement ukrainien. Ensuite, il faut se rendre sur place, c'est la bonne réaction. Les 3 ministres doivent poursuivre jusqu'à Moscou auprès de Poutine".
Quelles sanctions ?
Les sanctions pourraient être de deux ordres. D'abord limiter les déplacements des dirigeants ukrainiens, avec l'interdiction de visas à leur encontre comme semblent avoir commencé à le faire les américains. Les dirigeants ukrainiens ne pourraient plus circuler librement dans l'ensemble des pays de l'Union.
Arrivent ensuite les sanctions financières : le gel des avoirs dans les banques européennes. Cela pourrait aller de Vicktor Ianoulovitch lui-même, à sa famille, ainsi qu'aux hommes d'affaires qui soutiennent le gouvernement. De telles mesures ont déjà été prises par Bruxelles contre des dirigeants Biélorusse et par exemple en 2011 à l'encontre de Mouammar Kadhafi. Ce sont donc les ministres des Affaires étrangères qui décideront ce jeudi.
Les 28 états membres doivent se mettre d'accord, l'unanimité est obligatoire, elle n'est pas encore garanti. Certains pays voisins de l'Ukraine, notamment la Roumanie, craignent que des sanctions renforcent encore la détermination du régime face aux opposants.
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