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Ratko Mladic expulsé de l'audience au TPIY

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a été expulsé lundi d'une audience au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) après avoir refusé de dire s'il plaidait ou non coupable et interrompu la lecture des charges retenue

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a été expulsé lundi d'une audience au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) après avoir refusé de dire s'il plaidait ou non coupable et interrompu la lecture des charges retenue - -

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a été expulsé lundi d'une audience au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) après avoir refusé de dire s'il plaidait ou non coupable et interrompu la lecture des charges retenues contre lui.

Le juge Alphons Orie a enregistré une plaidoirie "non coupable" au nom de Mladic des accusations de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide durant la guerre en Bosnie de 1992 à 1995.

Arrêté en mai en Serbie et extradé vers La Haye après avoir échappé à la justice pendant seize ans, l'ex-général est inculpé pour le siège de Sarajevo, qui a duré 43 mois pendant la guerre de Bosnie, et pour le massacre de 8.000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica durant l'été 1995.

Ratko Mladic, qui a rejeté les accusations retenues contre lui lorsqu'il a été officiellement mis en accusation au TPIY en juin, avait menacé de boycotter cette audience s'il ne pouvait désigner lui-même ses avocats.

Il s'est finalement présenté devant le tribunal où il a demandé un nouvel avocat et exigé un délai supplémentaire avant de plaider ou non coupable.

"Non, non, je ne vais pas écouter tout ceci sans mon avocat", a crié Mladic en retirant son casque de traduction alors que le juge commençait à lire le premier chef d'inculpation.

"Qui êtes-vous ? Vous ne me laissez pas respirer."

Mladic était représenté lundi par un avocat commis d'office. Le juge a indiqué que le tribunal examinerait sa demande d'être représenté à l'avenir par les avocats de son choix.

INDEMNISATIONS

Le procès Mladic pourrait relancer la question des indemnisations que pourrait accorder la Serbie à la Bosnie si Ratko Mladic déclarait avoir suivi les ordres ou la volonté des dirigeants politiques serbes.

En 2007, la Cour pénale internationale a estimé que la Serbie n'était pas responsable de génocide mais qu'elle n'avait rien fait pour l'empêcher. A la suite de cette décision, la Serbie n'avait pas eu à indemniser les victimes ni la Bosnie.

"Si (les autorités serbes) étaient plus fortement impliquées, la conclusion serait la même, à savoir qu'elles n'ont rien fait pour empêcher le génocide mais cette fois-ci, en raison de leur implication, il pourrait y avoir des raisons de rouvrir la question des indemnisations", souligne Andre de Hoogh, professeur de droit international à l'université de Groningue.

Selon le procureur général du TPIY, Serge Brammertz, Ratko Mladic, qui est aujourd'hui âgé de 69 ans, a usé de son pouvoir pour commettre les atrocités qui lui sont reprochées et il devra répondre de ses actes. Les Serbes nationalistes estiment pour leur part que Mladic a défendu leur nation.

Ratko Mladic, qui se dit "gravement malade", a quitté l'hôpital de la prison et dispute des parties d'échecs avec d'autres détenus. Il a affirmé en juin qu'il n'avait fait que défendre son pays et son peuple.

Par Aaron Gray-Block et Ivana Sekularac, Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser

REUTERS