Quand le FBI suggérait à Martin Luther King de se suicider

Martin Luther King, symbole de la lutte contre les discriminations faites au Noirs aux Etats-Unis, était la cible du FBI qui l'accusait d'être sous influence communiste. - AFP Files - AFP
"Un diable, une bête anormale". C'est dans ces termes que Martin Luther King, le célèbre défenseurs des droits civils dans les années 60, était décrit par le FBI. Véritable preuve de l'hostilité de la police fédérale, dirigée à l'époque par l'illustre John Edgar Hoover, à l'encontre du pasteur, unelettre d'une page a été rendue publique mercredi par le New-York Times.
Datant de 1964, ce document haineux et virulent dénonce, ce que l'agence fédérale américaine qualifie d'imposture, traitant Martin Luther King de "boulet", de "diable, une bête anormale". "Tu ne peux pas croire en Dieu et agir comme tu le fais", accuse la lettre.
MLK poussé au suicide
Tapée à la machine, la lettre n'est pas signée. Si les auteurs ont voulu faire croire qu'elle émanait de militants pour la cause des droits civils, en utilisant les termes "Nous les Noirs", le Sénat américain avait reconnu il y a une dizaine d'année qu'elle était l'oeuvre du FBI.
Rédigée par un adjoint de John Edgar Hoover, le patron du FBI, le document est accompagné d'un enregistrement audio prouvant les relations extra-conjugales du pasteur. "Ecoute-toi, dégoûtant, animal anormal", l'enjoint notamment cette lettre. "Tu as été enregistré, tous tes actes d'adultère, tes orgies sexuelles, depuis longtemps. Ce n'est ici qu'un petit échantillon". La lettre poursuit: "Il ne te reste plus qu'une chose à faire, tu sais ce que c'est", apparemment une exhortation au suicide.
Un duel entre Luther King et Hoover
Lorsqu'il avait reçu cette lettre, Martin Luther King avait confié à un proche les menaces d'assassinat dont il se sentait la cible. Un an avant, il prononçait son fameux discours et le célèbre "I have a dream" à Washington à l'occasion d'un immense rassemblement. Cette grand marche avait ouvert la voie au Civil Right Act en 1964, qui avait rendu illégales les discriminations raciales.