Prise d'otages: l'Australie en deuil rend hommage à ses "héros"

De nombreux bouquets de fleurs ont été déposé en hommage aux victimes de la prise d'otage à Sydney. - WIilliam West - AFP
Les gerbes de fleurs s'accumulent devant le Lindt Cafe à Sydney, depuis la fin de la prise d'otage dans laquelle trois personnes -dont le preneur d'otages- ont trouvé la mort. Après 16 heures de siège, la police avait finalement donné l'assaut, alerté par des bruits de tirs à l'intérieur du café. Tori Johnson, 34 ans, gérant du Lindt Cafe et Katrina Dowson, avocate de 38 ans et mère de trois enfants, ont été tués. Le forcené qui les retenait Man Haron Monis, 50 ans, a également été retrouvé mort. Au total, 17 personnes étaient retenues dans le café. Cinq personnes avaient réussi à échapper à la vigilance du preneur d'otage.
Deux victimes "héroïques"
Lors d'une cérémonie de prières à la cathédrale St Mary's, tout près du lieu du drame, l'archevêque Anthony Fisher a évoqué le "coeur brisé" de la ville. Pendant l'hommage, il a évoqué "l'héroïsme" des victimes. Le gérant du café "tentant apparemment sa chance" aurait "saisi l'arme" du preneur d'otage, a relaté l'archevêque. "Tragiquement, un coup est parti et l'a tué. Toutefois cela a précipité l'intervention de la police et au bout du compte la libération de la plupart des otages", a ajouté le prélat.
La police n'a pas encore confirmé cette lutte entre le gérant et le preneur d'otage. Toutefois, Chris Reason, un journaliste de la chaîne Channel Seven, dont la salle de rédaction fait face au Lindt Cafe, a expliqué avoir entendu la police crier "otage à terre" avant de donner l'assaut. La deuxième victime, selon l'archevêque, aurait tenté de "protéger son amie enceinte. Ces héros étaient prêts à sacrifier leur vie pour que d'autres puissent vivre". L'enquête doit permettre de déterminer les circonstances exactes de la mort des otages.
Hommages et condamnations
Face au café, les anonymes et les personnalités ont afflué toute la journée pour rendre hommage aux victimes. Le Premier ministre australien Tony Abbott et sa femme sont venus déposer une gerbe. Le gouverneur de l'Etat s'est aussi rendu sur place. Plusieurs organisations musulmanes, qui avait condamné la prise d'otage, devaient aussi déposer une gerbe.
Le preneur d'otage, Man Haron Monis, un "cheikh" autoproclamé d'origine iranienne "a cherché à donner à ses agissements le couvert" de l'organisation Etat islamique, indiquait le Premier ministre. Pendant toute la durée de la prise d'otage, ses revendications ont semblé confuses. L'homme était également bien connu des autorités pour des faits de droits commun. Il est aussi décrit comme souffrant d'instabilité mentale.