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Prêtre enlevé au Cameroun : « Il était conscient du danger », assure une paroissienne

Le père Georges Vandenbeusch, photographié au milieu d'enfants camerounais, en 2012.

Le père Georges Vandenbeusch, photographié au milieu d'enfants camerounais, en 2012. - -

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « enlèvement et séquestration en relation avec une entreprise terroriste », après l'enlèvement d'un prêtre français au Cameroun. Pour ses paroissiens français, il était « en mission ».

Alors que ceux d’Arlit ont été libérés il y a moins d’un mois, un nouveau Français est désormais aux mains de ravisseurs. Le père Georges Vandenbeusch a été capturé en pleine nuit par une quinzaine d'hommes armés, sans doute de la secte Boko Aram mais l'enlèvement n'a pas été revendiqué. Le rapt a eu lieu dans sa paroisse de Nguetchwe, à une trentaine de kilomètres de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria.

« On redoutait quand même quelque chose »

Selon le gouvernement camerounais, le mode opératoire correspond à Boko Haram une secte islamiste implanté au Nigéria, à 30 kilomètres seulement du lieu de l'enlèvement. Le religieux, âgé de 42 ans, était installé depuis 2011 dans cette zone considérée comme dangereuse. C'est dans cette même zone que la famille Moulin Fournier avait été enlevée le 19 février dernier par Boko Haram, avant d'être relâchée deux mois plus tard. Si la zone est dangereuse, selon Le père Henri Djongyang le vicaire du diocèse auquel appartient le père Georges, ce dernier ne craignait pas pour sa vie : « On redoutait quand même quelque chose. Un Français tout seul là-bas… Mais il m’a assuré qu’il était serein qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. C’est son choix de vie. On ne peut pas lui en vouloir et surtout, on a la tristesse dans l’âme ».

« Ceux qui sont chrétiens sont menacés »

Selon les paroissiens de l’église Saint Jean-Baptiste de Sceaux dans les Hauts-de-Seine dans laquelle il officiait, le père était au courant des risques qu’il encourait en restant de cette région dangereuse. « Il était tout à fait conscient du danger dans lequel il était, raconte Rosalyne, fidèle paroissienne qui avait gardé le contact avec le prêtre. Je pense qu’il a volontairement décidé d’y rester. Quand il est parti on trouvait ça fou. En même temps c’était une épée de Damoclès. On le savait. Dans son dernier courrier c’est assez clair. Il explique bien que ceux qui sont chrétiens sont menacés et qu’il essaye d’aider au maximum ».

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La rédaction