Otages d'Arlit : la France aurait versé une rançon de 17 millions de dollars

Les quatre français enlevés au Niger sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit en 2010 étaient collaborateurs d'Areva - -
La France aurait versé une rançon d’environ 17 millions de dollars pour tenter de faire libérer, sans succès, les quatre Français enlevés le 16 septembre 2010 dans le nord du Niger, à Arlit selon Vicki Huddleston, qui fut ambassadrice des Etats-Unis au Mali de 2002 à 2005, et chargée des affaires africaines au Secrétariat à la Défense de juin 2009 à décembre 2011. L'ex diplomate affirme que l'argent aurait transité par le gouvernement malien avant de finir, pour partie, dans les mains d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a revendiqué l'enlèvement. Les quatre otages se trouveraient actuellement dans le nord du Mali avec les trois autres Français enlevés au Sahel. « Il y a deux ans, Aqmi a pris des Français en otages dans une mine d'uranium dans le nord du Niger, et pour faire libérer ces otages, la France a payé une rançon d'environ 17 millions de dollars », a raconté Vicki Huddleston, aujourd'hui à la retraite, sur i>télé. « Les rançons, comme toutes les rançons, ont été payées indirectement. Elles ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite elles sont retournées, du moins une partie, aux salafistes », a-t-elle précisé.
« L’argent leur permet d’acheter des armes »
Selon Vicki Huddleston, les Européens ont versé 89 millions de dollars entre 2004 et 2011 pour obtenir des libérations d'otages. C'est « le chiffre dont j'ai entendu parler et que j'ai vu écrit noir sur blanc ». « Quand les gouvernements nient avoir payé des rançons, tout le monde sait que de l'argent passe de mains en mains et par différents intermédiaires et que cela termine dans la trésorerie, pouvons-nous dire, d'Aqmi et que cela leur permet d'acheter des armes et de recruter », a déclaré l’ancienne diplomate américaine.
La France a toujours nié avoir versé la moindre rançon pour résoudre des prises d'otages à l'étranger.