Otages : ce qu’on sait de la mystérieuse rançon

François Hollande a accueilli les otages lors de leur arrivée à l'aéroport de Villacoublay - -
Non, le gouvernement n’a pas versé le moindre centime. Les autorités françaises ont maintenu ce mercredi n'avoir versé aucune rançon aux preneurs d'otages pour obtenir la libération des quatre Français enlevés en septembre 2010 dans le nord du Niger. Pourtant, il existe une autre version : Le Monde soutient que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services de renseignement, a remis indirectement « plus d'une vingtaine de millions d'euros » aux ravisseurs de Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret, qui sont arrivés mercredi en France. Cette somme aurait été prélevée sur les fonds secrets alloués aux services de renseignement et aurait été acheminée par la DGSE jusqu'à Kidal, au Mali.
Lors du compte rendu du conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a indiqué que la France n'avait pas joué un rôle direct dans les tractations. « Le président de la République l'a souligné une nouvelle fois ce matin, la France n'a pas participé directement aux tractations portant sur la libération des otages, c'est le Niger qui a réussi à trouver une issue à cette longue prise d'otages », a-t-elle dit. Pour elle, le débat est clos, alors que le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a dit ne pas savoir si une rançon avait été versée. « Je ne suis au courant de rien, ce n'est pas passé par nous ».
La ligne de Hollande : ne jamais payer de rançon
Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui retenait les quatre ressortissants français, avait réclamé en mars 2011 90 millions d'euros, une demande rejetée par le chef de la diplomatie française de l'époque, Alain Juppé. En début d'année, François Hollande a à son tour fait savoir que la France ne verserait plus de rançon pour obtenir la libération de ses ressortissants retenus en otages dans le monde, assurant que l'Etat s'opposerait à toute transaction financière et toute forme de versement, même par des entreprises. Pourtant, c’est bien ce qui aurait pu se passer dans le cas des quatre otages arrivés ce mercredi sur le sol français.
Un paiement par Areva ?
Car si le gouvernement ne paye pas, d’autres intermédiaires pourraient, eux, avoir mis la main à la poche. La piste d'une contrepartie versée par le groupe nucléaire français Areva, pour lequel travaillaient une partie des otages, a ains été évoquée mercredi par Diane Lazarevic, fille de Serge Lazarevic, l'un des trois otages français encore retenus en Afrique : « Le Quai d'Orsay m'a bien dit il y a deux mois que la France ne paierait pas mais que sûrement Areva le ferait. Ce sont les mots du quai d'Orsay ».
Selon une source régionale, les négociations autour de la libération des Français ont été menées par l'ancien ministre nigérien, Mohamed Akotey, président du conseil d'administration d'Imouraren SA, la filiale d'Areva au Niger. « Jean-Yves Le Drian a été très clair, il n'y a pas eu de rançon », répond-on pourtant chez Areva.