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Australie: un employé de la petite enfance accusé du viol de 70 petites filles condamné à la perpétuité

Voiture de police en Australie. Photo d'illustration

Voiture de police en Australie. Photo d'illustration - Kia

Un ancien travailleur de la petite enfance a été condamné pour 307 infractions sexuelles, dont des viols, commises sur environ 70 petites filles âgées de deux à cinq ans dont il avait la garde, à Brisbane en Australie et à Pise en Italie, entre 2003 et 2022.

"L'un des pédophiles les plus notoires d'Australie". C'est par ces mots que la chaîne australienne ABC News décrit Ashley Paul Griffith, un ancien travailleur de la petite enfance condamné ce vendredi 29 novembre à la prison à perpétuité pour avoir commis 307 infractions sexuelles sur environ 70 enfants dont il avait la garde, pendant près de 20 ans.

Le juge du tribunal de district du Queensland, Paul Smith, ayant qualifié ces actes de "dépravés", a imposé la peine maximale et une période spéciale de non-libération conditionnelle de 27 ans. Il ne sera donc pas éligible à la libération conditionnelle avant 2049.

Le procureur général avait en effet expliqué lors du procès que cet homme avait été évalué avec "un niveau élevé de déviance sexuelle", qu'il souffrait d'un "trouble pédophile", qu'il manquait "d’empathie envers les victimes" et donc que le risque de récidive était "élevé".

Viols, diffusion d'images à caractère pédopornographique...

Ashley Paul Griffith avait plaidé coupable en septembre dernier de ces 307 infractions sexuelles commises sur des petites filles, la plupart âgées de deux à cinq ans -l'une d'entre elles aurait pu avoir à peine un an selon ABC News- dans des crèches à Brisbane et à Pise en Italie, entre 2003 et 2022.

Il a notamment été condamné pour "28 chefs d’accusation de viol" et "15 chefs "d’accusation de conduite sexuelle répétée avec un enfant".

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Ashley Paul Griffith, originaire de la Gold Coast dans la région de Brisbane, a également été jugé pour "production et diffusion d'images à caractère pédopornographique". Il a en effet diffusé des milliers de photographies et de vidéos de ses abus sur le "dark web", accompagnées de conseils pour agresser des enfants.

C'est d'ailleurs grâce à ces vidéos que celui qualifié de "l'un des pires pédocriminels d'Australie" a été retrouvé. Les autorités ont fait le lien entre des draps visibles en arrière-plan et des draps vendus à certaines crèches du Queensland.

"J'ai raté une enfance normale"

Le juge Paul Smith a estimé que "des dommages importants" avaient été causés par Griffith, "et que des dommages importants continueront d’être causés".

Une jeune femme victime de cet homme lors de son enfance a raconté à la barre les symptômes post-traumatiques dont elle souffre depuis, rapporte le média britannique The Guardian. Des symptômes qui étaient restés inexpliqués jusqu'en 2022 lorsqu'elle a été contactée par la police.

"Je ne pourrai jamais savoir ce que cela aurait été de grandir sans avoir peur des gens", a-t-elle déclaré. "Il s’est filmé en train de me maltraiter et a mis des enregistrements de moi sur le dark web. Ses actions ont eu un impact profond sur ma vie. J’ai raté une enfance normale".

"(Ma fille) vous aimait comme un oncle et vous l'avez utilisée comme un jouet", a déclaré un parent, selon News Corp Australia.

Le père d'une des victimes a exprimé le "faux sentiment de sécurité" désormais ressenti par les parents lorsqu'ils déposent leurs enfants dans ces établissements. "Les enfants font la sieste sur les mêmes lits que ceux sur lesquels les enfants ont été violés", a-t-il déclaré à la presse à l'extérieur du tribunal.

"La colère que j'éprouve envers la garderie et la colère que j'éprouve envers (Ashley Paul Griffith) sont étroitement liées", a affirmé une mère évoquant un "sentiment de trahison".

Les victimes et leurs familles souhaitent que les autorités éducatives du Queensland enquêtent sur les "défaillances" qui ont permis à cet homme de commettre ces abus, précise The Guardian.

Juliette Brossault