Objectifs d'Astana: "consolider" le cessez-le-feu en Syrie

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Moscou, le 17 janvier 2017 - Kirill KUDRYAVTSEV, AFP
Les négociations à Astana entre émissaires de Damas et rebelles syriens, sous le parrainage de la Russie, l'Iran et la Turquie, doivent permettre la "consolidation" du cessez-le-feu en Syrie et le lancement d'un règlement politique du conflit, a annoncé mardi la diplomatie russe.
Ces pourparlers, prévus dès lundi dans la capitale kazakhe, sont les premiers depuis la victoire hautement symbolique du président Bachar al-Assad à Alep, la deuxième ville de Syrie reprise en totalité en décembre par ses troupes appuyées par l'aviation russe et les milices iraniennes.
L'annonce le 29 décembre par le président russe Vladimir Poutine d'un cessez-le-feu, assorti de la convocation de négociations à Astana le 23 janvier, a consacré la prise en main du dossier syrien par Moscou et Téhéran, soutiens de Damas, et d'Ankara, qui appuie des rebelles.
Pas de ministres des affaires étrangères
Pour la première fois depuis le début du conflit syrien en 2011, les Etats-Unis ne jouent plus le rôle de "parrain" même si la diplomatie russe souligne qu'il serait "juste" que la nouvelle administration américaine de Donald Trump soit invitée à Astana.
Selon une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères interrogée par l'AFP, les négociations doivent durer "plusieurs jours" et les ministres des Affaires étrangères ne seront pas présents, le niveau de représentation étant moindre.
Lors d'une conférence de presse, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a fixé les priorités: "d'abord évidemment de consolider le régime de cessez-le-feu", a déclaré M. Lavrov.
Négociations entre combattants
Second objectif selon Moscou: "initier la participation des chefs de combattants sur le terrain au processus politique".
Le ministre russe des Affaires étrangères a précisé que la liste de ces chefs de guerre ne devait pas être limitée aux seuls sept groupes rebelles qui ont signé en décembre une trêve avec l'armée syrienne. "Ceux qui veulent nous rejoindre doivent pouvoir le faire", a-t-il dit, les jihadistes étant en revanche exclus de ces discussions.
Les principaux groupes rebelles, notamment Jaich al-Islam (l'Armée de l'Islam), ont déjà annoncé leur participation à des négociations soutenues par Bachar al-Assad, tout comme le Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe une grande partie de l'opposition.