Obama plaide pour un accord sur le libre-échange cette année avec l'UE

Il a été accueilli par une manifestation rassemblant des dizaines de milliers d'opposants. Le président américain Barack Obama était dimanche en visite à Hanovre, en Allemagne, pour défendre le projet d'accord de libre-échange UE-USA, qui suscite une opposition croissante des deux côté de l'Atlantique. Alors que lundi s'ouvre à New York un nouveau cycle de négociations sur le TTIP (ou Tafta), le 13e depuis 2013, celui qui quittera la Maison Blanche en janvier 2017 a fait part de son souhait de voir les négociations s'achever avant la fin de l'année:
"Je ne m'attends pas à ce que nous soyons en mesure de finir la ratification d'un accord d'ici la fin de l'année, mais je prévois que nous ayons terminé les négociations de l'accord (...) et alors les gens seront en mesure de voir pourquoi cela serait positif pour nos deux pays."
"Assurer que notre économie continue à être compétitive"
Barack Obama a reconnu que les opinions publiques étaient inquiètes car elles associent le projet de libre-échange aux effets néfastes de la mondialisation. "Les gens voient une usine qui s'en va, des emplois perdus", a-t-il dit. Mais il a souligné qu'il ne fallait pas perdre de vue que l'ouverture des échanges commerciaux mondiaux était au final "bénéfique" pour l'économie et les emplois américains.
"Au moment où d'autres marchés comme la Chine commencent à se développer (...) nous devons nous assurer que notre économie continue à être compétitive", a dit M. Obama. Mme Merkel lui a fait écho en estimant que le projet de traité TTIP "contribuerait beaucoup à faire croître" l'économie européenne. Les tractations autour du TTIP butent actuellement sur des divergences tenaces entre les deux parties, alimentées par un scepticisme grandissant des opinions tant aux Etats-Unis qu'en Europe.
Un sujet trop impopulaire en France
Au sein même du gouvernement de coalition allemand, pourtant considéré comme un des principaux défenseurs du projet en Europe, les critiques se multiplient. L'accord "va échouer" sans concessions de Washington, a averti dimanche dans les médias le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel. Le numéro deux du gouvernement, un social-démocrate, refuse d'endosser en l'état un texte qu'il résume pour l'instant à la devise: "Achetez américain".
La France fait aussi preuve de fermeté. Le président François Hollande refuse de parler du TTIP lors d'une rencontre à cinq qui sera organisée lundi par Angela Merkel à Hanovre avec, outre M. Obama, les dirigeants italien et britannique, selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Raison invoquée : le sujet serait trop impopulaire en France.