Nucléaire iranien: Pékin et Moscou bloqueront tout "sabotage" de l'accord annonce Lavrov

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, le 14 mars 2018 à Moscou. - Kirill Kudryavtsev - AFP
La Chine et la Russie bloqueront toute tentative de "saboter" l'accord nucléaire signé en 2015 avec l'Iran, a prévenu ce lundi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, jugeant toute révision du texte "inacceptable", alors que Donald Trump menace d'en retirer les Etats-Unis.
Une révision "inacceptable"
"Il y a des tentatives pour interférer avec l'ordre international dont dépendent les Nations Unies", a déclaré Sergueï Lavrov à l'issue d'une entrevue à Pékin avec son homologue chinois Wang Yi.
L'accord nucléaire iranien de 2015, conclu par les grandes puissances avec Téhéran pour l'empêcher de se doter de l'arme atomique, est "l'une des plus grandes réalisations de la diplomatie internationale ces dernières années", et "toute révision de ce document est inacceptable", a martelé le ministre russe.
"Nous disons clairement, de concert avec la Chine, que nous bloquerons toutes les tentatives de saboter ces accords qui ont été approuvés (dans le cadre) d'une résolution de l'ONU", a affirmé Sergueï Lavrov.
Date butoir fixée par les Etats-Unis
Il s'exprimait à la veille d'une réunion de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), forum réunissant quatre pays d'Asie centrale ainsi que la Chine et la Russie.
Le président américain Donald Trump a posé la date du 12 mai comme ultimatum à ses alliés européens pour qu'ils s'entendent avec l'Iran afin de "remédier aux terribles lacunes" du texte.
Il réclame davantage d'inspections, et surtout la suppression des limitations dans le temps imposées à Téhéran sur son activité nucléaire, censées expirer en 2025 et 2030. Pour les Européens, l'accord de 2015 reste cependant le meilleur moyen d'empêcher l'Iran de reprendre son programme nucléaire à visée militaire.
Macron pour convaincre Trump
Le sujet sera sur la table lors de la visite du président français Emmanuel Macron cette semaine à Washington, où il demandera à Donald Trump de rester dans l'accord iranien tant qu'il n'a pas de "meilleure option pour le nucléaire". A ce stade, il n'y a "pas de plan B", a-t-il mis en garde lors d'un entretien sur Fox News.
Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a averti samedi depuis New York que Téhéran reprendrait "vigoureusement" l'enrichissement d'uranium en cas de rupture de l'accord, et adopterait des "mesures drastiques".