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Nouveaux bombardements israéliens sur Gaza

Israël a poursuivi ses bombardements contre des cibles activistes dans la bande de Gaza dimanche pour la cinquième journée consécutive, par des moyens navals et aériens avant une éventuelle intervention terrestre. /Photo prise le 18 novembre 2012/REUTERS/

Israël a poursuivi ses bombardements contre des cibles activistes dans la bande de Gaza dimanche pour la cinquième journée consécutive, par des moyens navals et aériens avant une éventuelle intervention terrestre. /Photo prise le 18 novembre 2012/REUTERS/ - -

par Nidal al-Mughrabi et Allyn Fisher-Ilan GAZA/JERUSALEM (Reuters) - Israël a poursuivi ses bombardements contre des cibles activistes dans la bande...

par Nidal al-Mughrabi et Allyn Fisher-Ilan

GAZA/JERUSALEM (Reuters) - Israël a poursuivi ses bombardements contre des cibles activistes dans la bande de Gaza dimanche pour la cinquième journée consécutive, par des moyens navals et aériens avant une éventuelle intervention terrestre, tandis que l'Egypte voulait croire possible la conclusion d'une trêve.

Depuis mercredi, les raids israéliens ont fait 47 morts du côté palestinien dont environ la moitié de civils, selon un bilan fourni par les autorités palestiniennes. Israël a été touché par plus de 500 roquettes en provenance de Gaza, qui ont fait trois morts et des dizaines de blessés.

Israël a lancé sa campagne de bombardements par les airs mercredi, tuant ce jour-là le chef de la branche armée du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle Gaza et rejette l'existence de l'Etat d'Israël. Le but affiché est de faire cesser les tirs de roquettes en provenance de l'enclave côtière qui s'abattent sur l'Etat juif depuis la fin des années 2000.

Depuis le début des opérations, l'Etat juif a procédé à plus de 950 frappes aériennes sur la bande de Gaza avec pour cibles les dépôts d'armes, les lieux de résidence d'activistes et des bâtiments publics.

Les raids se sont poursuivis dimanche avant l'aube. Les navires de guerre ont bombardé des cibles à partir de la mer tandis qu'un raid aérien visait un bâtiment de la ville de Gaza abritant les bureaux de médias arabes locaux.

Ce raid a fait trois blessés chez les journalistes de la chaîne de télévision al Qods, considérée par Israël comme favorable au Hamas, ont rapporté des témoins.

Deux autres attaques sur le camp de réfugiés de Djabalia ont tué un enfant et fait 12 blessés, apprend-on auprès des services médicaux.

SIGNAL DE FUITE

"Cette nouvelle série d'affrontements avec Israël "ne sera pas la dernière contre l'ennemi sioniste. Ce n'est que le début", avait déclaré auparavant le porte-parole militaire du Hamas, Abou Oubaida, lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision.

L'homme, masqué et vêtu d'un treillis militaire, a assuré que malgré les frappes israéliennes, le Hamas restait "suffisamment fort pour détruire l'ennemi".

Samedi, la maison d'un commandant du Hamas près de la frontière égyptienne a été détruite lors d'une attaque israélienne. Il n'y a pas eu de blessés, Israël ayant tiré auparavant des missiles non explosifs sur le bâtiment à partir d'un drone, une pratique comprise par la famille de l'activiste visé comme un signal de fuite. C'est ainsi que leurs vies ont pu être épargnées, ont rapporté des témoins.

L'aviation israélienne a également bombardé des bâtiments du Hamas et notamment les bureaux du Premier ministre Ismaël Haniyeh. Parmi les Palestiniens morts de samedi dans les frappes aériennes figurent quatre activistes présumés qui circulaient à moto et plusieurs civils dont une femme de 30 ans.

Le système israélien d'interception de missiles, le "Dôme de fer", a pu détruire une roquette tirée à partir de Gaza sur Tel Aviv samedi, la troisième tirée depuis mercredi contre la capitale économique d'Israël, située à 70 km au nord de Gaza.

Les écoles du Sud d'Israël resteront fermées dimanche par précaution.

"NOUS AVONS UN PLAN"

Dans le même temps, le président égyptien Mohamed Morsi a fait état d'"indices" sur l'éventualité d'un cessez-le-feu prochain entre Israël et la bande de Gaza, prenant soin d'ajouter ne disposer à ce jour d'aucune certitude en la matière.

Les discussions autour de la trêve doivent se poursuivre dimanche au Caire, selon un responsable palestinien qui a estimé qu'il y a avait "de l'espoir".

A Jérusalem, on se refusait à commenter l'avancement des négociations. Le commandement militaire indique que le pays est prêt à continuer les combats pour parvenir à son but de faire cesser les tirs de roquettes en provenance de Gaza.

Avec ces chars stationnés le long de la frontière, Israël montre qu'elle n'exclut pas une offensive terrestre.

En décembre 2008 et janvier 2009, l'opération "Plomb durci" contre le territoire côtier avait fait 1.400 morts en trois semaine chez les Palestiniens et treize chez les Israéliens.

Vendredi, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a autorisé le doublement du quota de réservistes susceptibles d'être rappelés pour l'offensive de Gaza pour le porter à 75.000. Environ 16.000 réservistes ont été mobilisés pour l'instant.

Un haut gradé qui s'exprimait devant les journalistes sous condition d'anonymat, a fait état de "bonnes réalisations" depuis mercredi avec près de 1.000 cibles visées. Il s'agit d'ôter au Hamas sa puissance de feu importée de Libye, du Soudan et d'Iran, a-t-il expliqué.

Interrogé par les journalistes qui lui demandaient si une opération au sol était possible, le général Tal Russo, qui commande les forces israéliennes à la frontière avec Gaza, a répondu : "sans aucun doute".

"Nous avons un plan (...). Cela prendra du temps. Nous devons être patients. Cela ne se fera pas en un ou deux jours."

Danielle Rouquié pour le service français