Nigeria: des jihadistes publient une vidéo de l'exécution de trois otages

La société est présente dans cette zone en proie aux troubles liés à la proximité du groupe terroriste Boko Haram. - STEPHANE YAS / AFP
Le groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), faction de Boko Haram affiliée à Daesh, a diffusé une vidéo dans laquelle des combattants exécutent deux soldats et un policier nigérians.
La vidéo, datée du 8 décembre, a été mise en ligne, ce lundi 9 décembre, par l'agence de propagande de Daesh, Amaq. On peut y voir deux soldats et un policier nigérians habillés en civil, à genoux au milieu de la savane, se présenter comme des membres des forces de l'ordre nigérianes, avant d'être abattus par des combattants cagoulés en tenue de camouflage criant "Allahu Akbar" (Dieu est grand).
14 personnes enlevées le 4 décembre
"Nous disons à l'armée nigériane que nous n'épargnerons jamais ceux qui se battent contre le peuple qui suit la religion d'Allah", affirme à la caméra l'un des bourreaux, en haoussa, la langue majoritairement parlée dans le nord du Nigeria. "Nous allons attaquer vos bases et vous bloquer la route sur vos itinéraires", ajoute-t-il.
Peu avant l'exécution, l'une des trois victimes s'est présentée comme un sergent de la police, affirmant que les jihadistes l'avaient "capturé" alors qu'il était en route pour la capitale de l'État du Borno (nord-est), Maiduguri. Le 4 décembre, des jihadistes avaient enlevé 14 personnes, dont deux travailleurs humanitaires, selon plusieurs sources sécuritaires.
Iswap avait revendiqué l'enlèvement le lendemain, affirmant que six membres des forces de sécurité nigérianes se trouvaient parmi les otages. Le groupe de voyageurs avait été intercepté sur l'axe reliant Maiduguri à Damaturu, à un faux poste de contrôle établi par les insurgés qui se sont fait passer pour des militaires.
Plus de 35.000 morts
L'Iswap est une faction dissidente du groupe jihadiste Boko Haram, qui cible en priorité des bases et des positions militaires - contrairement à Boko Haram, qui s'en prend majoritairement aux civils. Il a déjà publié plusieurs vidéos macabres d'exécution de soldats, parfois vêtus de combinaisons orange, imitant le style de propagande de Daesh.
L'insurrection a fait plus de 35.000 morts et deux millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria, et s'est étendue aux pays voisins.