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Turquie

Turquie: après Twitter, l'accès à YouTube bloqué aussi

Le gouvernement turc a bloqué l'accès à la plateforme YouTube.

Le gouvernement turc a bloqué l'accès à la plateforme YouTube. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le gouvernement turc a bloqué jeudi l'accès à la plateforme vidéo YouTube. Il avait précédemment fait de même avec le réseau social Twitter, avant de le rétablir.

Le gouvernement turc a ordonné jeudi le blocage de la plateforme YouTube, une semaine après avoir fait de même pour Twitter, à la suite de la diffusion de nouveaux enregistrements pirates mettant en cause le régime, ont annoncé les médias turcs.

La décision concernant YouTube a été communiquée aux serveurs d'internet et aux opérateurs GSM turcs, a précisé le quotidien Hürriyet sur son site internet. L'accès à Twitter avait été rétabli le 26 mars.

Une conversation entre hauts responsables mise en ligne

"L'accès a été bloqué par l'Autorité turque des télécommunications (TIB)", indique un message aux internautes qui souhaitent accéder à la plateforme. Cette décision fait suite à la publication jeudi sur YouTube de l'enregistrement d'une conversation dans laquelle quatre hauts responsables turcs, dont le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et le chef des services de renseignement (MIT) Hakan Fidan, évoquent l'hypothèse d'une opération militaire en Syrie.

L'authenticité de cette discussion et les conditions de son enregistrement, diffusé sur la plateforme YouTube, n'ont pas été établies. Dans la bande sonore, la voix attribuée à Hakan Fidan envisage d'envoyer "quatre hommes (en Syrie) pour lancer huit missiles dans un terrain vague" en Turquie, afin de justifier une riposte militaire turque.

Enregistrement "manipulé"

Dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a assuré que cet enregistrement avait été "manipulé" et dénoncé avec véhémence une "attaque haineuse" à la sécurité nationale de la Turquie.

Depuis le mois dernier, des dizaines d'enregistrements de conversations téléphoniques piratées mettant en cause Recep Tayyip Erdogan et son entourage dans un vaste scandale de corruption ont été diffusées sur Internet. Pour empêcher leur publication, Ankara a bloqué il y a une semaine le réseau Twitter, provoquant une avalanche de critiques dans le monde entier. Un tribunal d'Ankara a ordonné mercredi la suspension de cette mesure, qui restait toutefois en vigueur car la TIB dispose de trente jours pour s'y conformer. Des élections municipales se déroulent dimanche en Turquie, cruciales pour Recep Tayyip Erdogan.

D. N. avec AFP