BFMTV
Turquie

Turquie: 244 manifestants antigouvernementaux de Gezi condamnés

BFMTV

Un tribunal d'Istanbul a condamné ce vendredi 244 personnes à des peines allant de deux à quatorze mois de prison pour leur participation à la vague de violentes manifestations qui a fait vaciller le gouvernement islamo-conservateur turc en juin 2013.

255 personnes au total poursuivies

Lors de ce maxi-procès, 255 personnes, dont 7 étrangers, étaient poursuivies pour des infractions à la loi sur les manifestations, pour avoir causé des dommages à des propriétés privées ou des lieux de cultes ou encore soigné des manifestants. Le procureur avait requis contre eux des peines allant jusqu'à douze ans de prison.

Condamnés pour avoir "souillé un lieu de culte"

Quatre personnes ont notamment été condamnées à 10 mois de prison pour avoir "souillé un lieu de culte" après être entrées, avec des dizaines d'autres manifestants, dans la mosquée de Dolmabahçe, sur les rives du Bosphore, pour échapper à des échauffourées avec les forces de l'ordre. L'incident avait suscité l'ire du Premier ministre de l'époque Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président de la République, qui avait accusé les contestataires d'y être entrés avec leurs chaussures et d'y avoir bu de la bière.

L'imam de la mosquée avait toutefois contredit Recep Tayyip Erdogan en assurant qu'aucun intrus n'y avait consommé de l'alcool, un geste sacrilège aux yeux des musulmans. Une cour criminelle d'Istanbul avait acquitté en avril dernier les 26 meneurs présumés: des architectes, ingénieurs ou médecins pour la plupart, du collectif à l'origine des manifestations. 

Une mobilisation née d'un mouvement contestataire écolo

Cette contestation sans précédent a démarré par la mobilisation d'une poignée d'écologistes opposés à un plan d'aménagement urbain qui prévoyait la destruction du parc Gezi, un petit jardin public proche de l'emblématique place Taksim d'Istanbul. La violente répression de ce noyau de protestataires a déclenché un mouvement de masse contre Recep Tayyip Erdogan, accusé d'autoritarisme et de vouloir "islamiser" la Turquie. Les heurts entre policiers et manifestants ont fait 8 morts et plus de 8.000 blessés.

la rédaction avec AFP