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Syrie

L'ex-otage Didier François: "des simulacres d'exécution, pistolet sur la tempe"

Didier François, journaliste à Europe 1, a raconté lundi ses conditions de détention en Syrie.

Didier François, journaliste à Europe 1, a raconté lundi ses conditions de détention en Syrie. - -

Didier François, journaliste à Europe 1, a raconté lundi matin ses conditions de détention en Syrie. "Au début, quatre jours sans manger, sans boire. Menotté à un radiateur, des coups", raconte-t-il.

Grand sourire, yeux rieurs, Didier François, l'un des quatre otages libérés samedi, est arrivé ce lundi matin dans les locaux d'Europe 1, radio pour laquelle il était parti en Syrie. Acclamé par ses collègues visiblement émus, il a ensuite pris le micro pour raconter ses conditions de détention, avec près de lui le photographe Edouard Elias, son ancien compagnon de détention.

"Au début, quatre jours sans manger, sans boire. Menotté à un radiateur, des coups", raconte-t-il d'une voix assurée. "On était dans des sous-sols, des caves avec des portes en fer, des barreaux. Pendant un mois et demi, on était entravés en permanence. Mais pas tout le temps. En revanche, la pression, elle, est là tout le temps". Quant à une éventuelle évasion, difficile d'y penser: "les ravisseurs ont pris nos chaussures, et nous ont habillés de façon à ne pas passer inaperçu", raconte Didier François.

"Pistolets posés sur la tempe"

"J'ai eu des simulacres d'exécutions, pistolets posés sur la tempe, ou le front", poursuit-il. Mais "les simulacres d'exécution ne m'ont jamais particulièrement stressé dans la mesure où on voyait trop que c'était de la pression", a raconté le journaliste, âgé de 53 ans.

"S'ils avaient décidé de me couper la tête ou de me flinguer, c'est ritualisé. Il se trouve que, par ailleurs, j'ai la chance de connaître assez bien ce genre de choses. Les affaires d'otages, je les ai suivies très longtemps, et de très près, je connais relativement les procédures. ... Je voyais qu'on n'avait pas atteint la limite".

"Les risques du métier"

Edouard Elias, 23 ans, le photographe qui avait été enlevé avec Didier François au nord d'Alep le 6 juin 2013, a raconté de son côté qu'il avait surtout pensé à sa famille lors de sa détention. "Ca, c'est assez compliqué".

"Ca aurait pu être pire. Il y a eu des hauts et des bas" mais "on peut marcher, on est en bonne santé. c'est l'essentiel", a-t-il déclaré sur Europe 1, parlant des "risques du métier".

A. K.