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Reconnaissance de la Palestine: l'ambassadeur d'Israël estime que la France "devient un agent déstabilisateur au Moyen-Orient"

Joshua Zerka, ambassadeur d'Israël en France, sur le plateau de BFMTV ce dimanche 15 juin 2025.

Joshua Zerka, ambassadeur d'Israël en France, sur le plateau de BFMTV ce dimanche 15 juin 2025. - BFMTV

En reconnaissant l'État de Palestine, la France a "gaspillé un levier diplomatique" important, selon Joshua Zarka. Pour l'ambassadeur d'Israël en France, ce levier aurait pu "changer l'atmosphère du Moyen-Orient".

Au lendemain de la reconnaissance de l'État de Palestine par Emmanuel Macron à l'ONU, l'ambassadeur d'Israël en France déplore un "gaspillage" et craint "une perte de confiance" de son pays dans ses relations avec l'Hexagone.

"C'est le plus gros gaspillage d'un levier diplomatique dans l'histoire de notre région" martèle Joshua Zarka sur RTL ce mardi 23 septembre. "Ça ne sert à rien, absolument à rien. La France avait la possibilité, en utilisant ce levier, de changer peut-être l'atmosphère qu'il y a au Moyen-Orient, d'influencer les Palestiniens à faire les réformes dont ils ont besoin pour accepter l'idée de la paix", estime-t-il.

En reconnaissant l'État palestinien depuis la tribune de l'ONU, la France "devient un agent déstabilisateur au Moyen-Orient", lance Joshua Zarka. Cette décision entraîne "une perte de confiance" d'Israël, son ambassadeur en France comparant la situation à "un ami à qui on explique que la décision qu'il va prendre est dangereuse", qui "le comprend très bien et continue de le faire et se moque de notre position".

"Ça va rendre les choses beaucoup plus difficiles dans la discussion entre la France et Israël", ajoute Joshua Zarka. "Il va falloir après ce gaspillage et ces tensions, reconstruire".

"Le Hamas veut que cette guerre continue"

Interrogé sur les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza qui ont fait plus de 65.000 morts depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, l'ambassadeur a assuré que son pays avait "tout essayé" pour arrêter cette guerre avec le mouvement palestinien.

"Nous avons tout essayé, les négociations, les opérations ciblées, nous avons tout essayé mais le Hamas veut que cette guerre continue et elle continuera tant que tous les otages ne seront pas libérés" affirme-t-il.

À la tribune de l'ONU, Emmanuel Macron a précisé que l'établissement d'une ambassade de France dans un futur État palestinien serait conditionné à la libération des otages détenus à Gaza.

Outre la France, la Belgique, le Luxembourg, Malte, Monaco et Andorre ont également formellement franchi lundi le pas de la reconnaissance de cet État. Désormais, au moins 151 pays sur 193 États membres de l'ONU reconnaissent l'Etat de Palestine, selon le décompte de l'AFP.

Emilie Roussey