L'Iran annonce avoir saisi un porte-conteneurs "lié" à Israël au large des Émirats arabes unis

Selon l'agence officielle Irna, les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution ont saisi ce samedi 13 avril le porte-conteneurs MSC Aries près du détroit d'Ormuz.

Les forces spéciales maritimes des Gardiens de la révolution iraniens, l'armée idéologique de la République islamique, ont saisi ce samedi 13 avril un porte-conteneurs "lié" à Israël dans le Golfe, a annoncé l'agence officielle Irna.

"Un porte-conteneurs baptisé MSC Aries a été saisi par les forces spéciales maritimes" au cours "d'une opération menée avec un hélicoptère près du détroit d'Ormuz", a indiqué Irna, en précisant que le navire était en train d'être "dirigé vers les eaux territoriales" de l'Iran. Selon MSC, l'armateur italo-suisse qui a affrété le navire, 25 d'équipage se trouvent à bord.

Plus tôt dans la journée, deux agences de sécurité maritime avaient rapporté la saisie d'un navire par des "autorités régionales" au large des côtes des Émirats arabes unis . La société de sécurité britannique Ambrey a pour sa part indiqué avoir "observé des images fixes montrant au moins trois individus sautant rapidement d'un hélicoptère sur ce qui semblait être un porte-conteneurs".

En fin de journée, la Maison Blanche a condamné "fermement" ce qu'elle a qualifié d'"acte de piraterie" et a appelé l'Iran à libérer "immédiatement" le navire et son équipage "composé d'Indiens, de Philippins, de Pakistinais, de Russes et d'Estoniens", selon un communiqué de la porte-parole du Conseil de sécurité nationale Adrienne Watson.

Tsahal met en garde l'Iran

Cette saisie intervient dans un contexte de vives tensions depuis le début de la guerre en octobre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza. Ces tensions sont montées d'un cran avec l'attaque meurtrière menée début avril contre le consulat iranien à Damas, imputée à Israël, et pour laquelle Téhéran a menacé de riposter.

Le président américain Joe Biden a déclaré vendredi s'attendre à ce que l'Iran passe "bientôt" à l'action et I'armée israélienne, par le biais de son porte-parole Daniel Hagari, affirmé que l'Iran "subira les conséquences de son choix d'aggraver davantage la situation".

"Nous avons renforcé notre préparation pour protéger Israël d'une nouvelle agression iranienne. Nous sommes également prêts à réagir", a-t-il ajouté dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Des dizaines d'attaques en mer Rouge

Ambrey a souligné que les Gardiens de la Révolution "avaient déjà utilisé cette méthode d'abordage lors de la saisie de navires dans le détroit d'Ormuz", unique point de passage pour les exportations de plusieurs producteurs majeurs du Moyen-Orient.

Selon Irna, le MSC Aries "bat pavillon portugais et est géré par la société Zodiac, qui appartient au capitaliste sioniste Eyal Ofer". Israël est fréquemment décrit comme "le régime sioniste" en Iran, un pays qui ne reconnaît pas Israël.

Dans un communiqué, la société Zodiac a indiqué que MSC était "le gestionnaire et l'opérateur commercial du porte-conteneurs MSC Aries". "MSC est responsable de toutes les activités du navire, y compris les opérations et la maintenance du fret. Le titre du navire est détenu par Gortal Shipping Inc en tant que financier et il a été loué à MSC sur une base à long terme. Gortal Shipping Inc est affilié à Zodiac Maritime", a-t-elle ajouté.

Les rebelles yéménites Houthis, qui disent agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, ont mené depuis octobre des dizaines d'attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden contre des navires marchands, perturbant le commerce maritime mondial dans cette zone stratégique.

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Ces attaques ont fait grimper les coûts d'assurance pour les navires transitant par la mer Rouge et ont conduit de nombreuses entreprises de transport maritime à lui préférer le passage, bien plus long, qui contourne la pointe sud du continent africain. Principal allié d'Israël, Washington a mis en place en décembre une coalition multinationale pour "protéger" le trafic maritime sans parvenir à faire cesser les attaques.

Vincent Gautier avec AFP