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Israël

Israël-Palestine: Ban Ki-moon appelle à un cessez-le-feu

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le 10 juillet 2014.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le 10 juillet 2014. - -

Alors que l'épreuve de force meurtrière entre Israël et le Hamas se poursuit, le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu une réunion d'urgence sur la situation à Gaza. Plus de 30 Palestiniens sont morts jeudi, portant à 80 le nombre tués dans des raids israéliens depuis 3 jours. Mais Netanyahu exclut pour le moment toute possibilité de cessez-le-feu face aux roquettes du Hamas.

L'épreuve de force entre le Hamas palestinien et Israël a monté d'un cran jeudi au troisième jour de bombardements israéliens qui, causant un nombre croissant de victimes, n'ont pas stoppé les roquettes de Gaza, malgré l'appel de l'ONU à un cessez-le-feu.

>> Revivez les événements de la journée de jeudi

> Plus de 80 Palestiniens tués en 3 jours de bombardement

Le bilan s'alourdit chaque jour à Gaza. Plus de 30 Palestiniens ont été tués jeudi dans des frappes de l'aviation israélienne sur la bande de Gaza, portant à plus de 80 le nombre de morts dans les raids en trois jours. Une frappe a notamment tué neuf Palestiniens à Khan Younès dans la nuit de mercredi à jeudi, selon les services d'urgences. Au moins cinq mineurs sont morts jeudi: quatre enfants ont péri dans deux maisons bombardées dans cette ville du sud de l'enclave palestinienne, un mineur est mort dans un raid au nord du territoire. Selon l'ONG DCI-Palestine, qui se consacre à la défense des enfants, 14 mineurs avaient déjà été tués mardi et mercredi à Gaza.

L'armée de l'air israélienne a pilonné ce jour au moins 60 cibles du Hamas, qui contrôle l'enclave palestinienne depuis 2007, portant à plus de 800 le nombre de ses raids depuis le déclenchement de l'opération "Protective Edge" ("Bordure de protection") lundi à minuit.

> Explosions à Jérusalem, sirènes à Tel Aviv

Les raids israéliens n'ont toutefois pas réussi à faire cesser les attaques du Hamas et du Jihad islamique, tous deux puissamment armés et équipés de roquettes à longue portée. Jeudi, les sirènes ont de nouveau retenti dans la soirée à Jérusalem, située à 80 km de la bande Gaza, avant une série de puissantes explosions. Deux des roquettes lancées depuis l'enclave palestinienne sont tombées dans des zones inhabitées, deux autres ont été interceptées par le système de défense anti-missile Iron Dome. Tel-Aviv, la capitale économique, avait essuyé des attaques similaires en début de journée. Le Hamas a revendiqué les tirs de roquettes visant Jérusalem et Tel-Aviv mais aussi Haïfa, à 160 km au nord, et le site nucléaire de Dimona, au sud.

Au total, selon les chiffres donnés par l'AFP, plus de 100 roquettes se sont abattues depuis mercredi minuit en Israël et 21 autres ont été interceptés par les batteries de défense anti-aérienne. Au total, plus de 220 projectiles ont atteint le territoire israélien depuis le début des hostilités, sans faire de victime mais traumatisant la population locale.

> Un cessez-le-feu n'est pas à l'ordre du jour, prévient Netanyahu

Sur le plan diplomatique, en début d'après-midi jeudi, avant la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu tout cessez-le-feu dans l'immédiat, selon le journal israélien Haaretz. "Nous ne parlons avec personne en ce moment de cessez-le-feu, ce n'est pas à l'ordre du jour", a-t-il déclaré, cité par le quotidien. "Les résultats de 'Tsahal' (acronyme hébreu de l'armée) sont pour l'instant significatifs et nous allons continuer d'attaquer le Hamas et les autres organisations terroristes", s'est par ailleurs félicité son ministre de la Défense Moshé Yaalon.

> Réunion d'urgence à l'ONU, Ban Ki-moon appelle au cessez-le-feu

Alors que ce nouveau cycle de violences est le plus meurtrier depuis l'opération "Pilier de Défense" en novembre 2012, dont l'objectif était aussi de faire cesser les tirs de Gaza, un des principaux développements de ce jeudi était la réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation à Gaza, qui s'est tenue à 16 heures heure française. Au final, pas de vote ni de résolution, mais les Nations Unies se sont saisies de la question.

A l'ouverture de cette réunion d'urgence du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à un cessez-le-feu ,en réitérant ses "appels aux deux camps à faire preuve du maximum de retenue". Les civils à Gaza "sont pris entre l'attitude irresponsable du Hamas et la dure riposte d'Israël", a souligné Ban Ki-moon. "Israël a des préoccupations légitimes pour sa sécurité mais je suis inquiet aussi de voir de nombreux Palestiniens périr ou être blessés à la suite des opérations israéliennes".

Les Palestiniens et les pays de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à "mettre fin à l'agression israélienne".

> Hollande exprime son "inquiétude" à Abbas

En France, au lendemain d'une déclaration dans laquelle il condamnait les tirs de roquettes sur Israël, le président français François Hollande a appelé Israéliens et Palestiniens à la "retenue" et à "l'apaisement". Il a aussi exprimé son "inquiétude" au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas au sujet de la situation à Gaza.

Sur le plan humanitaire, l'Egypte a ouvert le point de passage de Rafah pour recevoir les Palestiniens blessés dans l'offensive israélienne. En revanche, Le Caire ne semble plus vouloir endosser le costume de médiateur, comme par le passé, au profit du Hamas, allié des Frères musulmans écrasés par le nouveau pouvoir égyptien.