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Un bombardement israélien à Téhéran le 17 juin 2025.

ATTA KENARE / AFP

INFOGRAPHIES. Iran-Israël: sites ciblés, hauts gradés et civils tués… Comment en sept jours les deux pays ont basculé dans la guerre

Les frappes meurtrières se poursuivent entre Iran et Israël ce vendredi 20 juin au huitième jour d'un conflit inédit entre les deux pays du Moyen-Orient. Alors qu'un hôpital en Israël et des sites nucléaires en Iran ont été touchés, Téhéran et l'État hébreu continuent de se menacer l'un et l'autre.

Entre tirs de missiles balistiques et envois de drones, l'Iran et Israël continuent leurs échanges meurtriers en ce vendredi 20 juin, au huitième jour du conflit entre les deux pays du Moyen-Orient.

Alors que des sites nucléaires ont été touchés et que de hautes figures iraniennes et des centaines de civils ont été tués, l'escalade militaire se poursuit et l'évolution du conflit paraît incertaine.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk juge jeudi 19 juin "épouvantable" de voir que les civils sont traités comme des "dommages collatéraux" dans la guerre entre l'Iran et Israël qui menace actuellement de prendre une tournure internationale, avec une potentielle implication des États-Unis à court terme.

• Au moins 224 morts en Iran, sites nucléaires et militaires visés

Israël lance dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin une série d'attaques, qualifiées de "frappes préventives", affirmant que l'Iran s'approche du "point de non-retour" vers la bombe atomique.

L'État hébreu parle de "frappes de grande envergure" destinées à viser des sites militaires et nucléaires à Téhéran et dans l'ouest du pays. "Des dizaines d'infrastructures de stockage et de lancement de missiles sol-sol ont été touchées", tout comme "des lanceurs de missiles sol-air et des sites de stockage de drones" dans l'ouest de l'Iran, assure mardi dernier l'armée dans un communiqué.

Les différents sites iraniens frappés par Israël, dans le conflit Iran-Israël, au 18 juin 2025
Les différents sites iraniens frappés par Israël, dans le conflit Iran-Israël, au 18 juin 2025 © BFMTV - Reuters

Parmi les sites touchés, on compte le centre pilote d'enrichissement d'uranium de Natanz, situé dans le centre du pays, largement "détruit" en surface, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), un "réacteur nucléaire inachevé" à Arak, mais aussi d'autres lieux clés, comme l'aéroport de Machhad, deuxième ville d'Iran, ou le bâtiment principal du siège de la télévision d'État iranienne.

Si l'Iran active son système de défense anti-aérienne dans plusieurs provinces, dont celle de Téhéran, les frappes israéliennes font au moins 224 morts, selon un dernier bilan officiel fourni dimanche 15 juin.

• Des dizaines de hauts-gradés et scientifiques iraniens tués

Israël a par ailleurs visé de hautes figures iraniennes dans ses frappes. Parmi elles, on recense plusieurs hauts gradés des forces armées et du Corps des Gardiens de la Révolution, ainsi que des scientifiques spécialisés dans le nucléaire.

La première série de frappes israéliennes a tué le général Mohammad Bagheri, plus haut gradé des forces iraniennes qui travaillait directement sous l'autorité du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, ultime décisionnaire en Iran et commandant en chef des forces armées. Mais s'y ajoutent d'autres grands noms.

• Répliques iraniennes, un hôpital touché en Israël

Après les premières frappes israéliennes, l'Iran réplique rapidement. Dès le samedi matin, les secours israéliens évoquent deux morts dans une zone résidentielle dans le centre du pays touchée par un projectile.

Les jours suivants, de nouveaux missiles sont envoyés en direction de l'État hébreu.

Selon le directeur général de l'hôpital Soroka, Shlomi Kodesh, "plusieurs services ont été entièrement détruits et l'ensemble de l'hôpital a subi d'importants dégâts".

Alors qu'Israël dénonce cette frappe, Benjamin Netanyahu menaçant l'Iran de lui faire payer un "prix lourd", l'Iran assure que sa cible principale était en réalité une base militaire et de renseignement israélienne à proximité, et non l'établissement de santé. 

Jusqu'à présent, 24 morts sont recensés, au total en Israël, selon un bilan communiqué par le gouvernement. L'État hébreu est en état d'urgence et ferme son espace aérien jusqu'à nouvel ordre.

• La guerre des mots et l'escalade verbale

Vendredi à l'aube, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme que son armée a lancé "une des plus grandes opérations militaires de l'histoire", après l'offensive lancée en Israël.

Depuis, les dirigeants et hauts responsables des deux pays multiplient menaces et invectives en direction du pays ennemi, l'escalade militaire s'accompagnant ainsi d'une escalade verbale.

L'Iran promet ainsi une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirme qu'Israël ne sera bientôt "plus habitable", tandis que son guide suprême Ali Khamenei promet que son pays "ne se rendra jamais", alors que Donald Trump appelait les Iraniens à se rendre.

De son côté, Benjamin Netanyahu promet de frapper "tous les sites du régime" iranien et d'infliger un "coup réel au programme" nucléaire iranien, après la riposte de Téhéran. "L'Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils, femmes et enfants", prévient ensuite le chef du gouvernement israélien.

Parmi les menaces évoquées, Israël n'hésite pas à mentionner l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien. "Un tel homme ne peut être autorisé à continuer d'exister", menace le ministre de la Défense Israël Katz, après que l'hôpital Soroka a été visé.

• Une possible entrée en guerre des États-Unis?

Depuis plusieurs jours, le président Donald Trump souffle le chaud et le froid à propos d'une possible entrée en guerre de son pays. "Je vais peut-être le faire, peut-être pas", déclare-t-il mercredi devant la presse, assurant n'avoir pas pris de décision "finale". Quelques jours plus tôt, le locataire de la Maison-Blanche était plus vindicatif, assurant que son pays pouvait, s'il le voulait, tuer l'ayatollah Khamenei.

Après qu'une branche de l'ambassade américaine a été touchée lundi dernier par des frappes iraniennes, la question de l'entrée en guerre des États-Unis se pose pourtant.

Actuellement, les États-Unis comptent environ 40.000 soldats déployés au Moyen-Orient, selon un responsable américain à Associated Press. Ces militaires sont localisés dans plusieurs bases situées au Bahreïn, en Irak, au Koweït, au Qatar, en Syrie et aux Émirats arabes unis.

Selon la presse américaine, les États-Unis déploient actuellement des avions militaires et des navires de guerre vers le Moyen-Orient, après avoir déjà déployé un troisième porte-avions, le Nimitz, dans la région. D'après une enquête menée par la BBC, au moins 30 avions militaires chargés du ravitaillement d'avions de chasse et de bombardiers ont été déplacés des États-Unis vers l'Europe, des mouvements "très inhabituels", selon un expert au média britannique.

Juliette Desmonceaux et Théophile Magoria