Première visite en Europe du président iranien depuis 16 ans

Le président iranien Hassan Rohani, le 11 août 2014, à Téhéran. - Mohammad Berno - Iranian presidency website - AFP
Hassan Rohani entame samedi une visite en Italie et en France, une première en Europe pour un président iranien depuis 16 ans qui illustre le réchauffement des relations depuis l'accord sur le nucléaire en juillet.
Le dernier déplacement d'un chef de l'Etat iranien remonte à 1999: le réformateur Mohammad Khatami s'était rendu en mars à Rome puis en octobre à Paris. Il avait alors été le premier président à venir en Europe depuis la révolution islamique de 1979.
La visite de quatre jours de Hassan Rohani, un religieux modéré élu en 2013, sera dominée par les dossiers géopolitiques, notamment le conflit syrien, commerciaux mais aussi religieux, avec une rencontre prévue au Vatican avec le pape François.
L'Italie et la France étaient, avant les sanctions imposées à l'Iran en 2006, deux des principaux partenaires économiques européens de l'Iran, et elles souhaitent retrouver cette place dans ce pays riche en pétrole et en gaz. Tous les espoirs sont permis depuis la signature, le 14 juillet, de l'accord sur le nucléaire après deux ans de négociations tendues entre l'Iran, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Cet accord doit permettre en 2016 une levée des sanctions qui brident le développement de l'Iran, en échange de son engagement à limiter son programme nucléaire civil et à renoncer à l'arme atomique.
Depuis, Téhéran assiste à un défilé de responsables politiques européens souhaitant normaliser les relations et d'hommes d'affaires avides de prendre leur part d'un marché de 78 millions d'habitants. Hassan Rohani a affirmé mercredi, dans un entretien à la chaîne de télévision France 2, que son pays signerait à Paris des protocoles d'accord dans différents domaines et achèterait "probablement" des avions Airbus pour renouveler la flotte iranienne vieillissante. Les ministres français et italien des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Paolo Gentiloni, avaient été parmi les premiers à venir à Téhéran, fin juillet et début août, pour y transmettre une invitation au président Rohani.
La visite de Laurent Fabius avait été suivie en septembre de celle d'une forte délégation de 150 hommes d'affaires français venus étudier les possibilités d'investissements en Iran. Pour certains comme les constructeurs automobiles PSA et Renault ou le pétrolier Total, présents depuis longtemps en Iran, il s'agit d'y reprendre et d'y renforcer leurs activités réduites par les sanctions.