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Iran

"L'Iran est entre vos mains": le fils du shah appelle le peuple à se soulever durant les attaques israéliennes

Reza Pahlavi, fils du chah d'Iran, lors d'une interview avec l'AFP à  Washington, le 3 août 2021. Photo d'illustration

Reza Pahlavi, fils du chah d'Iran, lors d'une interview avec l'AFP à Washington, le 3 août 2021. Photo d'illustration - Nicholas Kamm © 2019 AFP

Reza Pahlavi, fils du précédent roi et dictateur iranien, profite de la déstabilisation de la dictature islamique des mollahs pour appeler le peuple à se soulever. Il se pose en figure alternative dans un contexte de guerre déclarée par Israël.

Un régime autoritaire peut en cacher un autre. Alors que le régime des mollahs iraniens est mis sous pression par Israël et les États-Unis, dans un contexte de regain de tensions régionales sous couvert d'une opération contre le programme nucléaire iranien, le fils du shah prend la lumière.

Reza Pahlavi, le fils du précédent roi chassé par la dictature islamique, a pris la parole sur les réseaux sociaux. Il incite à la désobéissance civile et demande un "soulèvement national pour mettre fin à ce cauchemar une fois pour toutes".

"La République islamique a atteint son terme et est en train de tomber. Khamenei se cache sous terre comme une souris effrayée et a perdu le contrôle des choses. Ce qui a été commencé est irréversible. L'avenir est radieux et nous passerons ensemble ces remous de l'histoire", lance-t-il dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux.

Dans ce message, Reza Pahlavi fait référence à une information difficile à confirmer selon laquelle l'ayatollah Khamenei serait actuellement caché dans un bunker, alors que la menace d'un possible assassinat est brandie par Tsahal et les États-Unis.

Le petit-fils du fondateur de la dynastie Pahlavi est le prétendant au trône d'Iran, dans l'éventualité où une chute du régime pourrait conduire à un rétablissement d'une monarchie dont les excès et les exactions ont été largement documentés, tout comme ceux de la république islamique actuellement au pouvoir.

Désir de mettre en place "un processus démocratique"

Le monarque désire-t-il une action du peuple en sa faveur? "L'Iran est entre vos mains et sa récupération dépend de vous, a lancé Reza Pahlavi, 64 ans. Votre désobéissance, par exemple ne pas aller au travail, arriver en retard ou travailler moins, peut porter un coup fatal au gouvernement", a-t-il lancé dans un autre message sur les réseaux sociaux.

Le goût du peuple n'est cependant pas si certain. Selon l'historien et chercheur Jonathan Piron, cité par Le Parisien, le descendant du monarque est "détesté en Iran" et moqué pour son style de vie à l'américaine. Il vit en effet aux États-Unis depuis que son père a été chassé du pouvoir en 1979. Quelques mois seulement après son exil, le dirigeant déchu est mort d'un cancer au Caire en juillet 1980. Son épouse, Farah Pahlavi, vit elle aussi en exil, entre les États-Unis et la France.

Comme le rappelle Le Point, celui-ci avait présenté clairement ses intentions il y a deux ans. Celui-ci se disait en contact avec les opposants au régime actuel et intéressé à l'idée de mettre en place une transition pacifique en cas de chute du régime. Il assure sa volonté de mettre en place un régime de monarchie constitutionnelle, avec une assemblée et un gouvernement. "Tout ce que je peux dire, c'est que la forme finale sera issue d'un processus démocratique", disait-il à l'hebdomadaire.

Reste à noter que dans le conflit qui oppose Israël à l'Iran, la position de l'État hébreu diffère de la position de son allié à Washington. Tel-Aviv affirme que son objectif n'est pas une chute du régime en place, mais la destruction des moyens nucléaires iraniens, soupçonnant un possible armement. De son côté, Donald Trump souhaite la fin du pouvoir en place, mais n'est pas engagé formellement aux côtés de Tsahal.

Tom Kerkour