Iran: le dialogue sur le nucléaire reprend à l'ombre de la crise ukrainienne

Deuxième session de discussions entre l'Iran et les "5+1" sur le nucléaire à Vienne, le 18 mars 2014. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Profondément divisés par la crise ukrainienne, la Russie et les Occidentaux tentent mardi de reprendre parallèlement les négociations avec l'Iran sur son programme nucléaire.
Les discussions ont commencé dans la matinée à Vienne entre la République islamique et les "5+1" (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Enjeu de cette deuxième réunion en un mois: la fin d'une décennie de confrontation dangereuse entre l'Iran, qui proclame son droit au nucléaire civil, et les grandes puissances qui le soupçonnent de chercher secrètement à se doter de la bombe atomique.
En novembre dernier, les deux parties avaient conclu un plan d'action sur six mois. Celui-ci prévoit le gel de certaines activités nucléaires iraniennes, en échange d'une levée partielle et provisoire des sanctions internationales qui étranglent son économie et la privent de milliards de revenus du pétrole.
Les tensions avec la Russie auront-elles un impact?
Les négociateurs essaient de transformer l'accord - au plus tôt d'ici le 20 juillet - en un arrangement définitif, qui supprimerait toutes les sanctions en échange de garanties solides données par l'Iran.
Chacune des parties convient que le succès des négociations n'est en rien garanti. Pour compliquer le tout, le dialogue reprend au moment où éclate la plus grave crise diplomatique depuis la fin de la Guerre froide entre la Russie d'un côté, et les Etats-Unis et l'Europe de l'autre.
Les désaccords avec la Russie sur la Syrie n'ont, à ce jour, jamais empêché les grandes puissances de présenter un front uni face aux ambitions nucléaires de l'Iran. Mais l'épisode ukrainien rend Mark Fitzpatrick, un expert de l'institut ISIS, "encore plus pessimiste" pour l'issue des négociations nucléaires. "Les Russes vont être moins enclins à faire des sacrifices au nom de l'unité" avec les Occidentaux, juge cet ancien négociateur américain.