Il travaillait pour Daesh, il raconte les coulisses de la préparation des attentats suicide

Les équipes de BFMTV ont pu rencontrer Samir à Erbil, au Kurdistan irakien. - BFMTV
A Erbil, capitale du Kurdistan irakien, les équipes de BFMTV ont pu rencontrer, au siège des services antiterroristes kurdes, Samir, capturé en novembre à Kirkouk par les forces kurdes, et qui attend désormais son procès. Ce jeune Irakien a reconnu avoir fait partie de Daesh, et participé à des attentats-suicides.
"Je croyais que tous les non-musulmans devaient être tués"
"J'ai rejoint Daesh en 2014. Je l'ai fait pour des raisons religieuses, par l'intermédiaire d'un de mes amis", explique-t-il face à notre caméra. "Il m'expliquait tout sur le jihad, il me disait que c'était un devoir religieux, que nous devions combattre les mécréants. Avant, je croyais que tous les non-musulmans devaient être tués".
A Haouidja, une zone rurale sous contrôle de Daesh près de Kirkouk, Samir est formé par Falah el-Kourdi, un chef jihadiste, tué depuis par une frappe aérienne. "Avec Falah el-Kourdi, j'ai reçu des cours sur les explosifs, mais honnêtement, ces cours ne duraient qu'une journée. C'était lui le professeur", raconte Samir. "Il nous expliquait sur des photos, et il avait des produits qu'il mettait sur la table. Il nous expliquait qu'en mélangeant ça et ça, on fabriquait une bombe pour un attentat-suicide".
Infiltré pour préparer un attentat-suicide
Très vite, depuis Haouidja, Samir est infiltré en zone kurde, à Kirkouk, pour participer à une cellule terroriste de Daesh. "Un mois après être arrivé à Kirkouk, un de mes chefs m'a dit 'j'ai quelqu'un prêt à être kamikaze, je vais te l'envoyer et il va rester chez toi'. Je suis allé chercher cet homme. Là on m'a dit, 'tu dois rencontrer quelqu'un d'autre dans la zone industrielle de Kirkouk, il va apporter des explosifs pour l'attentat-suicide, et prendre en charge le kamikaze'", rapporte Samir. Peu après, ce kamikaze s'est fait exploser devant un bâtiment administratif, tuant une vingtaine de personnes.
Samir sera quant à lui arrêté alors qu'il préparait un autre attentat. Le jeune homme exprime désormais ses regrets, impossible de savoir s'ils sont sincères.
Il risque de lourdes années de prison. Selon les services kurdes, 75% des membres combattants de Daesh capturés sont comme lui, des jeunes originaires de zones pauvres, et de peuplement arabes sunnites. Discriminés par le pouvoir chiite de Bagdad, sans perspective, ils sont le principal soutien local de Daesh.