D’anciens prisonniers de Daesh témoignent

La région autonome du Kurdistan irakien a diffusé lundi une vidéo présentée comme celle d'ex-prisonniers du groupe Daesh, libérés la semaine dernière dans une opération américano-kurde et disant avoir été torturés par les jihadistes. - Capture BFMTV
Ils ont vécu l’enfer dans une prison du nord de l’Irak. Libérés lors d'une opération menée jeudi dernier par les forces kurdes irakiennes et américaines près de la ville de Hawija, ces otages des jihadistes de Daesh (l’acronyme en arabe de l'organisation Etat islamique) ont échappé à une mort certaine.
Ils témoignent dans une vidéo diffusée lundi par la région autonome du Kurdistan irakien. On y voit plusieurs ex-prisonniers libérés serrant la main de combattants kurdes irakiens devant un grand portrait du président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, avant que certains d'entre eux n'évoquent leur calvaire dans la prison jihadiste.
"Pendant cinq mois, je n’ai pas vu la lumière du jour. Notre traitement était extrême et inhumain", se souvient Mohamed Hassan Abdullah, l'un de ces anciens otages de Daesh.
"La nuit, de 22 heures à 2h30, ils me flagellaient les pieds. Je n’ai pas pu marcher pendant vingt jours", raconte de son côté Hussen Ali Alhemdani.
Forcé à signer son acte d'exécution
Selon leurs témoignages, deux à quatre prisonniers devaient être exécutés presque chaque jour. Certains étaient des militaires irakiens, d’autres étaient des membres de Daesh soupçonnés d’être des espions. Torturés, ils racontent les méthodes des jihadistes pour les faire parler.
"D’abord, ils versaient de l’eau sur nous. Ensuite ils utilisaient des chocs électriques sur la peau. Un sac était placé sur la tête jusqu’à ce que la personne perde conscience ou meure", dit l'ancien prisonnier Ahmad Mahmud Mustafa.
"Ils ont aussi cassé mes dents. Ensuite, j’ai été forcé de signer mon acte d’exécution…", affirme un autre détenu, Akram Hussen Mohammed Zahir.
Des actes de torture répétés
D'après Ahmad Mahmoud, qui dit avoir été détenu à cinq reprises par Daesh, la torture était pratiquée jusqu'à ce que "vous admettiez à quel camp vous appartenez". "Quand vous admettiez, vous étiez exécutés et si vous n'admettiez pas, ils continuaient à vous torturer", dit-il.
Selon les organisateurs de l’assaut, une exécution de masse allait se produire. Des tombes creusées avaient été repérées. Vingt membres de Daesh ont été tués dans cette opération et six autres ont été capturés. Un soldat américain a aussi perdu la vie.
Daesh s'est emparé en 2014 de larges portions du territoire irakien sur lesquelles le groupe extrémiste sunnite, également présent en Syrie, fait régner la terreur avec son interprétation extrémiste de l'islam et commet régulièrement des atrocités.
Une coalition internationale menée par les Etats-Unis effectue depuis plus d'un an des raids aériens contre le groupe jihadiste en Irak pour aider les forces locales, irakiennes et kurdes irakiennes, à regagner le terrain perdu. La coalition intervient également en Syrie.