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Mort de Margerie: le conducteur du chasse-neige a "perdu ses repères"

Un enquêteur russe observe la carcasse du Falcon, dans lequel ont péri quatre personnes, dont Christophe de Margerie.

Un enquêteur russe observe la carcasse du Falcon, dans lequel ont péri quatre personnes, dont Christophe de Margerie. - Ho - Russian Investigation Committee - AFP

L'homme qui conduisait le véhicule que l'avion du PDG de Total, Christophe de Margerie, a percuté est revenu sur les circonstances du drame. Il assure ne pas avoir eu conscience de la dangerosité de la situation jusqu'à la collision.

Il n'a pas réalisé qu'il entrait sur la piste de décollage avec son engin de déneigement. Voici la ligne de défense tenue pour le moment par le conducteur du chasse-neige. Un véhicule qui a provoqué indirectement le crash de l'avion qui transportait le patron de Total, Christophe de Margerie, à Moscou.

Placé en garde à vue pour 48 heures, cet homme de 60 ans qui, selon la chaîne russe Pervyi Kanal, travaille à l'aéroport moscovite de Vnoukovo depuis dix ans, est apparu pour la première fois dans des images "amateur" réalisées au moment de son interrogatoire par des enquêteurs russes.

Il assure ne pas avoir entendu l'avion

"J'ai perdu mes repères et je ne me suis pas rendu compte que j'entrais sur la piste de décollage", déclare l'homme sur ces images visiblement filmées par un téléphone portable. "L'avion était en train de décoller, je ne l'ai pratiquement pas vu ou entendu parce que ma machine fonctionnait et faisait du bruit, et qu'il n'y avait pas de lumière", ajoute-t-il, sans qu'il soit possible de déterminer s'il parle des feux de position du Falcon 50 ou de balises lumineuses sur la piste. "Et il y a eu le choc", conclut le conducteur. Il doit être présenté devant un juge dans la journée.

"Quelques gouttes d'alcool"

Était-il ivre au moment des faits, comme l'ont déclaré certains enquêteurs? Pour sa part, l'avocat du conducteur, Me Alexandre Karabanov, a affirmé que son client souffrait d'insuffisance cardiaque chronique. Il a reconnu que le conducteur avait pu consommer "quelques gouttes" d'alcool. La veille, il avait pourtant affirmé que son client ne "buvait jamais", et que ce fait pouvait "être confirmé par sa famille, comme par les médecins", selon l'agence Interfax.

Pour rappel, le PDG de Total, Christophe de Margerie, deux pilotes et une membre d'équipage, ont péri dans la nuit de lundi à mardi dans le crash d'un Falcon qui a percuté un chasse-neige au moment du décollage. Le rôle du conducteur du chasse-neige, la responsabilité des aiguilleurs du ciel, ainsi qu'une possible erreur des pilotes et la météo, sont au centre des investigations des enquêteurs russes et de ceux du Bureau d'enquêtes et d'analyses arrivés mardi à Moscou pour "3, 4, 5 jours, le temps qu'il faudra", selon un des experts français interrogés par la télévision russe.

A. G. avec AFP