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Libye: l'ONU dénonce une attaque meurtrière dans le sud

Combats entre loyalistes et islamistes près de Benghazi, en Libye, le 14 janvier 2017

Combats entre loyalistes et islamistes près de Benghazi, en Libye, le 14 janvier 2017 - Abdullah DOMA, AFP/Archives

Une attaque contre une base militaire contrôlée par les forces du Maréchal Khalifa Haftar, aurait fait plus de soixante morts selon l'émissaire de l'ONU en Libye. Le pays est divisé en deux entre le Gouvernement d'union nationale (GNA), basé à l'ouest du pays et reconnu par l'ONU, et le gouvernement de Tobrouk dans l'est, lié au Maréchal Haftar.

L'émissaire de l'ONU en Libye, Martin Kobler, a dénoncé vendredi une attaque contre une base militaire dans le sud libyen contrôlée par les forces du maréchal Khalifa Haftar, qui aurait fait "un nombre important de morts".

Selon des sources militaires, la 3e Force, un puissant groupe armé de la ville de Misrata, officieusement loyal au gouvernement d'union nationale (GNA), a mené jeudi une attaque contre la base aérienne de Brak al-Shati (sud) contrôlée par l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Haftar.

Plus de 60 morts

"Je suis indigné par des informations sur un nombre important de morts, y compris des civils, et des rapports selon lesquels des exécutions sommaires auraient pu avoir lieu", a indiqué Martin Kobler dans un communiqué, sans donner de précisions sur le nombre des victimes.

Il n'était pas possible dans l’immédiat d'obtenir un bilan des victimes de source indépendante. Mais des médias libyens font état de plus de 60 morts.

"Dégoûté par l'attaque contre Brak al-Shati et les rapports sur des exécutions de masse. Les auteurs doivent être traduits en justice", a écrit de son côté l'ambassadeur britannique en Libye Peter Millett sur son compte Twitter.

Le maréchal Khalifa Haftar à la tête de l'ANL, arrive le 3 décembre 2016 à l'aéroport Al-Kharouba près de Benghazi
Le maréchal Khalifa Haftar à la tête de l'ANL, arrive le 3 décembre 2016 à l'aéroport Al-Kharouba près de Benghazi © Abdullah DOMA, AFP/Archives

Fragile trêve

Homme fort de l'est libyen, le maréchal Haftar est appuyé par le Parlement élu basé à Tobrouk (est), hostile comme lui au GNA issu d'un accord interlibyen signé fin 2015 au Maroc sous l'égide de l'ONU.

Une récente rencontre à Abou Dhabi entre le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, et le maréchal Haftar, a permis un timide rapprochement entre les deux hommes qui ont convenu d'arrêter l'escalade militaire dans le sud.

Depuis le début du mois d'avril, les forces loyales à Haftar ont mené plusieurs attaques contre la base aérienne de Tamenhant contrôlée par la 3e Force. Cette base située près de la ville de Sebha, à plus de 600 km au sud de Tripoli, est convoitée pour sa position stratégique. Mais après sa rencontre avec Fayez al-Sarraj, Khalifa Haftar a suspendu son offensive dans le sud.

"Nettoyer" le sud "de toutes les milices hors-la-loi"

Aguila Saleh, le président du parlement élu, a condamné "l’attaque terroriste perpétrée par les milices de la 3ème Force et par ses alliés (...) contre la base aérienne de Brak al-Shati", faisant état d'un "nombre de martyrs parmi les forces armées".

Il a dénoncé "une violation grave de l’accord de trêve conclu à Abou Dhabi" entre Fayez al-Sarraj et le maréchal Haftar.

Aguila Saleh a indiqué avoir donné ses directives aux forces armées afin qu’elles prennent les mesures nécessaires pour riposter à cette offensive et à défendre le Sud et le nettoyer de toutes les milices hors-la-loi".

G.D. avec AFP