Les trois ex-otages du Yémen bientôt de retour en France

Les trois travailleurs humanitaires français otages au Yémen depuis près de six mois à leur arrivée à Mascate, la capitale d'Oman. Les trois ex-otages, qui travaillent pour Triangle Génération Humanitaire, une ONG basée à Lyon, sont attendus en France lun - -
Leur arrivée, après leur transfert au sultanat d'Oman, était prévue sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines), près de Paris.
Les trois ex-otages -deux femmes et un homme- travaillent pour Triangle Génération Humanitaire, une ONG basée à Lyon et présente au Yémen depuis 1998.
Ils avaient été enlevés le 28 mai à la sortie d'un restaurant de Seyoun, dans la province d'Hadramout, par des ravisseurs inconnus.
Une rançon a été payée en contrepartie de leur libération, a affirmé à Reuters une source tribale yéménite. Ce que dément le ministère français des Affaires étrangères.
"Vous connaissez la position de la France : nous ne payons pas de rançon", a dit Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay.
Les autorités françaises n'ont donné aucune précision sur les conditions de leur libération.
La présidence de la République avait été informée dimanche soir de leur libération, pour laquelle Nicolas Sarkozy a "chaleureusement" remercié le sultan d'Oman et les autorités omanaises.
Le président français parle dans un communiqué d'une "aide déterminante".
Selon une source tribale yéménite, le sultanat d'Oman a négocié avec les ravisseurs et leur a versé une rançon d'un montant inconnu au nom des autorités françaises.
Les trois ex-otages sont en bonne santé et ont été amenés à Mascate, la capitale d'Oman, a-t-on ajouté de même source.
VIDÉO
Le sultanat d'Oman avait déjà joué un rôle de premier plan dans la libération de trois Américains condamnés pour espionnage en Iran après être entrés sur le territoire iranien en provenance d'Irak.
Le Parti socialiste français a salué la libération des otages, sans faire de déclaration sur une éventuelle rançon.
Le dirigeant de Triangle, Christian Lombard, a déclaré lundi matin sur France Info ne disposer d'"aucun détail sur la manière dont ça s'est passé".
Triangle ne reprendra pas d'activités au Yémen dans l'immédiat, a-t-il ajouté. L'ONG y assurait un programme de développement agricole et les trois employés enlevés oeuvraient à la reprise d'une activité au bénéfice de 130.000 personnes.
Un site internet yéménite avait diffusé à la mi-septembre une vidéo montrant les trois captifs.
"Nous sommes otages depuis 102 jours et les gouvernements français et yéménite ne semblent pas se préoccuper de notre situation et ne font rien pour mettre un terme à notre captivité alors qu'ils sont au courant des revendications", disait l'homme, entouré des deux femmes, sur cette vidéo mise en ligne par le site Al-Masdar.
"Pourquoi ce délaissement? Nous nous adressons au peuple français, aux organisations des droits de l'Homme", ajoutait-il.
Les enlèvements d'Occidentaux, touristes ou travailleurs humanitaires, sont fréquents au Yémen. Des tribus tentent d'obtenir de cette manière des rançons ou des concessions de la part du gouvernement.
La plupart du temps, les otages sont relâchés sains et saufs. La donne a toutefois changé cette année depuis le début du mouvement de contestation contre le régime du président Ali Abdallah Saleh.
Sophie Louet, Gregory Schwartz, Thierry Lévêque à Paris, avec Mohammed Ghobari à Sanaa, édité par Yves Clarisse