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Les travailleurs étrangers de Human Rights Watch plus les bienvenus en Israël

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- - Un passeport américain - Illustration Flickr

Israël a décidé de ne plus accorder de visa aux membres étrangers de Human Rights Watch. L'état hébreu a affirmé que l'ONG était une organisation anti-israélienne dotée d'un ordre du jour hostile.

Israël n'accordera plus de visa de travail aux membres étrangers de Human Rights Watch (HRW) qu'il accuse de partialité, a indiqué vendredi l'ONG en jugeant la mesure "choquante".

Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé cette décision, qui a suscité de vives critiques de la part de 17 ONG de renom dont Amnesty Israël.

HRW, qui a établi de nombreux rapports critiques sur l'occupation israélienne des territoires palestiniens, a demandé il y a plusieurs mois un visa pour le nouveau directeur de son bureau chargé d'Israël et de la Palestine, Omar Shakir, un citoyen américain.

"Organisation partiale et anti-israélienne"

Le 20 février, les autorités israéliennes ont répondu que cette demande avait été rejetée car, selon elles, HRW "n'est pas vraiment une organisation de défense des droits de l'Homme", a précisé HRW, basée à New York, dans un communiqué. Le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes Emmanuel Nahshon a accusé HRW d'avoir "constamment montré qu'elle était une organisation fondamentalement partiale et anti-israélienne dotée d'un ordre du jour hostile".

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu, considéré comme le plus à droite de l'Histoire d'Israël, a été maintes fois accusé d'exercer des pressions sur les organisations de défense des droits de l'Homme.

"Nous sommes vraiment choqués", a affirmé à l'AFP Omar Shakir. "Nous travaillons dans plus de 90 pays. De nombreux gouvernements n'aiment pas nos conclusions fondées sur des recherches approfondies, mais leur réaction n'est pas de réprimer le messager"

Participation à des campagnes pro-palestiniennes

En 2016, l'ONG a publié un rapport selon lequel les entreprises étrangères et israéliennes opérant dans les colonies en Cisjordanie occupée contribuaient aux abus contre les Palestiniens. Elle a aussi mené une campagne pour que les clubs de foot israéliens actifs dans les colonies, jugées illégales par l'ONU, soient exclus de la FIFA.

Omar Shakir a déploré que les responsables israéliens "ne soient pas capables d'établir une distinction entre une critique sincère et de la propagande".

Il a admis avoir participé à des campagnes pro-palestiniennes avant de rejoindre HRW. Mais, selon lui, les autorités israéliennes lui ont fait comprendre que le refus d'accorder un visa concernait tous les membres étrangers de l'ONG.

G.D. avec AFP