Les premiers pas diplomatiques de François Hollande

Francois Hollande, ici en compagnie de Barack Obama à Camp David - -
Les troupes combattantes françaises seront parties avant 2013. C’est bien ce qu’a soutenu François Hollande en déplacement diplomatique aux Etats-Unis. Ce retrait apparaît pourtant comme un projet qui crée certaines inquiétudes chez les alliés. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est dit certain que les pays de l'alliance sauraient « maintenir la solidarité au sein de notre coalition » malgré la décision de la France. La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part prévenu : « Nous sommes allés en Afghanistan ensemble, nous comptons en partir ensemble ».
Conséquence surprenante, dimanche, les talibans ont appelé les pays membres de l'Otan à se désolidariser de la position américaine et à suivre l'exemple français. La décision du chef de l'Etat français est « basée sur des réalités et reflète l'opinion de sa nation », remarquent les insurgés dans un communiqué paru sur Voice of Jihad, l'un de leurs sites internet.
Fabius : « un sans-faute »
Ce sommet de l'Otan s'enchaîne après la réunion des dirigeants du G8 qui s'est penchée sur la crise de la dette européenne vendredi et samedi dans la résidence présidentielle de Barack Obama à Camp David. L'occasion, ces derniers jours donc, pour François Hollande de faire ses premiers pas diplomatiques. Le président français s'est réjoui que le soutien à la croissance ait été « le grand sujet » du sommet du G8. Une première marche a donc été gravie pour François Hollande qui semblait à l’aise. Pour le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, il a même commis « un sans-faute ».
« Hollande a réussi son baptême »
Jean-Pierre Maulny est directeur-adjoint de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS). Pour lui François Hollande a réussi ses premiers pas à l’international : « Il a réussi son baptême. Les ingrédients de cette réussite, c’est d’abord d’avoir les idées claires, que ce soit sur la question du G8 et de la croissance ou encore sur la question de l’Afghanistan au sommet de l’Otan. Quand on sait plus ou moins ce que veulent vous demander les personnes en face de vous, il n’y a pas trop de difficultés pour avoir une stature internationale ».
« Les talibans vont reprendre le pouvoir »
Jean Guisnel est spécialiste des questions militaires et de renseignement. Il estime que la position de François Hollande sur l’Afghanistan n’est pas réellement différente de celle de son prédécesseur Nicolas Sarkozy : « Ce que la France ne conduira plus sous la présidence de François Hollande ce sont des opérations offensives contre les talibans. Or, les opérations offensives sont terminées depuis le mois de janvier. Et c’est une décision de Nicolas Sarkozy. La position de François Hollande ne change pratiquement rien à la posture française en Afghanistan. C’est aux Afghans de prendre désormais leur destin en main. Et on sait comment ça va se passer : les talibans vont reprendre le pouvoir ».