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Les manifestants se rassemblent de nouveau place Taksim

Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la calme samedi pour la première fois depuis une semaine place Taksim à Istanbul. Ils ont déposé des oeillets rouges à la mémoire des quatre personnes mortes pendant les troubles, avant d'être dispersés

Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la calme samedi pour la première fois depuis une semaine place Taksim à Istanbul. Ils ont déposé des oeillets rouges à la mémoire des quatre personnes mortes pendant les troubles, avant d'être dispersés - -

par Daren Butler et Nick Tattersall ISTANBUL (Reuters) - Des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi pour la première fois depuis une...

par Daren Butler et Nick Tattersall

ISTANBUL (Reuters) - Des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi pour la première fois depuis une semaine place Taksim à Istanbul, tandis que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé ses adversaires de nuire à l'islam.

?illets rouges contre ?illets rouges : environ 10.000 opposants s'étaient donné rendez-vous dans le calme sur la place, théâtre de manifestations de masse contre le gouvernement pendant trois semaines de la fin mai et à la mi-juin.

Ils ont déposé des ?illets rouges à la mémoire des quatre personnes mortes pendant les troubles, avant d'être dispersés au canon à eau par la police.

Au même moment, lors d'un nouveau meeting, le quatrième en quelques jours, le chef du gouvernement a eu recours à un angle d'attaque inédit contre les protestataires, les accusant par leur comportement de manquer de respect à la religion musulmane.

"Qu'on les laisse entrer dans les mosquées avec leurs chaussures, qu'on les laisse boire de l'alcool dans nos mosquées, qu'on les laisse lever la main sur nos filles coiffées du foulard. Une seule prière de notre peuple est suffisante pour déjouer leurs plans", a-t-il dit devant ses supporters à Samsun, une ville de la mer Noire bastion du parti AKP au pouvoir.

À la fin de son allocution, le chef du gouvernement a lancé des ?illets rouges à la foule qui l'acclamait en agitant le drapeau national.

Auparavant, il avait repris une thèse déjà développée, selon laquelle les troubles, fomentés selon lui par ses adversaires en Turquie et à l'étranger, ne servaient qu'une seule cause, celle de la finance et de la spéculation.

"Qui a gagné avec ces trois semaines de protestation ? Le lobby des taux d'intérêt, les ennemis de la Turquie. Qui a perdu ? L'économie turque, même modestement, et le tourisme", a jugé Erdogan.

Place Taksim, devant des centaines de policiers anti-émeute qui les ont d'abord observés sans intervenir, les opposants ont martelé l'un de leurs slogans préférés, "Ce n'est qu'un début, le combat continue".

La foule s'est rapidement dispersée, tandis que des camions équipés de canon à eau prenaient position à plusieurs entrées de la place,

"Policiers, ne trahissez pas votre peuple", ont scandé les manifestants, tandis les riverains de la place ont tambouriné avec des casseroles et des poêles en signe de solidarité avec les protestataires.

Nick Tattersall, Pascal Liétout pour le service français