Les légumes européens indésirables en Russie en raison d'E. coli

Après avoir déjà interdit les importations de légumes en provenance d'Allemagne et d'Espagne pour échapper à la propagation de la bactérie Escherichia coli qui a fait 15 morts outre-Rhin et un en Suède, le Russie a interdit jeudi l'importation de légumes - -
MOSCOU (Reuters) - La Russie a interdit jeudi l'importation de légumes frais en provenance de l'Union européenne en raison de l'épidémie due à la bactérie Escherichia coli, ce qui lui a valu une vive réaction de Bruxelles.
"Une interdiction d'importer des légumes frais des Etats membres de l'UE prend effet ce matin", a déclaré Guennadi Onichtchenko, directeur de l'agence russe de défense des consommateurs, selon l'agence de presse Interfax.
"Le commissaire (européen à la Santé) John Dalli va adresser une lettre aux autorités russes dans les heures qui viennent pour dire que c'est disproportionné", a ensuite annoncé un porte-parole de la Commission européenne.
Moscou avait déjà interdit les importations de légumes en provenance d'Allemagne et d'Espagne pour échapper à l'épidémie qui a fait 15 morts outre-Rhin et un en Suède. Plus 1.500 cas répartis dans huit pays européens ont été recensés.
Outre l'interdiction désormais valable pour toute l'UE, que les douaniers russes ont été chargés de faire respecter, des légumes européens ont été retirés du marché, a précisé Guennadi Onichtchenko, invitant ses concitoyens à préférer les produits locaux.
"Nous imposons une interdiction parce que la situation n'a pas été maîtrisée en un mois. La cause de l'infection et les facteurs de sa propagation n'ont pas été établis.
"La situation s'est considérablement détériorée ces derniers jours, nous sommes donc contraints de prendre ces mesures extrêmement impopulaires", a-t-il ajouté, selon l'agence RIA.
L'Institut Robert Koch (RKI), établissement de référence en Allemagne pour la santé publique, a signalé mercredi 365 nouveaux cas, dont un quart ont donné lieu à un syndrome hémolytique et urémique (SHU), complication potentiellement mortelle due aux shigatoxines (SPEC) sécrétées par la bactérie.
"Selon les dernières informations en provenance d'Allemagne dont nous disposons, il semble que l'épidémie soit sur le déclin", a pourtant assuré le commissaire européen à la Santé, s'adressant à la presse à Bruxelles.
Les autorités régionales de Hambourg, épicentre de la crise, ont d'abord imputé l'épidémie à des concombres importés d'Espagne, mais Berlin a fait savoir que le légume n'était pas vecteur de la bactérie.
Steve Gutterman, Jean-Philippe Lefief pour le service français