Les États-Unis et Cuba rouvrent officiellement leurs ambassades

54 ans de mutisme diplomatique prennent fin. Cuba et les États-Unis ont officiellement rouvert ce lundi leurs ambassades à La Havane et Washington. Une étape majeure du rapprochement engagé l'an dernier par Barack Obama et le clan Castro.

52 ans après la crise des missiles, point culminant de la guerre idéologique entre l'Occident et l'Union Soviétique, les ambassades de La Havane et Washington rouvrent. Suite aux annonces faites depuis décembre 2014, place au concret.

Le drapeau cubain hissé au département d'État

Les bâtiments qui abritent les sections d'intérêts dans chaque capitale ont retrouvé automatiquement leurs statuts d'ambassades à 00H01 (06h01 heure française), conséquence d'un accord annoncé le 30 juin.

A Washington, une cérémonie aura lieu lundi à 11h30 (15h30 heure française) dans l'édifice presque centenaire de la mission cubaine, en présence du ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez - la première visite d'un chef de la diplomatie cubaine depuis 1959.

Le drapeau cubain a été hissé dès cette nuit dans le hall d'entrée du département d'État, parmi ceux des pays avec qui les États-Unis ont des relations diplomatiques.

À La Havane, les diplomates attendront la venue du secrétaire d'État John Kerry cet été, à une date non encore annoncée, pour hisser le drapeau américain, expliquait le même responsable vendredi. La dernière visite d'un secrétaire d'État remonte à 1945.

Embargo, fugitifs, Guantanamo

Mais la normalisation ne s'arrête pas là et les sujets de discorde sont nombreux à l'ordre du jour: la levée de l'embargo américain, la restitution de la base navale de Guantanamo, les milliards de dollars d'indemnisation réclamés par les Américains expropriés de Cuba à la révolution, l'extradition des fugitifs réfugiés à Cuba et recherchés par la justice américaine...

Le Congrès américain doit nécessairement voter pour lever l'embargo imposé par John F. Kennedy en 1962 et renforcé par la loi Helms-Burton de 1996, mais la majorité républicaine y est très hostile. Les candidats à la présidentielle sont vent debout contre un rapprochement qu'ils assimilent à une récompense pour les frères Castro.

John Kerry et Bruno Rodriguez auront l'occasion de discuter des sujets bilatéraux lundi midi lors d'une première conversation avant leur conférence de presse, bien que l'agenda officiel ne prévoie qu'une réunion de 45 minutes.

Q.D. avec AFP