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Les Algériens aux urnes pour des élections locales sans grands enjeux

Photo prise lors du dépouillement dans un bureau de vote au soir des élections législatives du 4 mai 2017 à Alger

Photo prise lors du dépouillement dans un bureau de vote au soir des élections législatives du 4 mai 2017 à Alger - RYAD KRAMDI, AFP/Archives

Les Algériens se rendent dans les bureaux de vote, ce jeudi, pour élire leurs représentants communaux et départementaux.

Quelque 22 millions d'Algériens sont appelés à voter jeudi, sans enthousiasme apparent, pour désigner leurs élus communaux et départementaux, à l'issue d'une campagne atone dénuée d'enjeux significatifs.

Une cinquantaine de partis politiques et quatre alliances, auxquelles s'ajoutent de nombreuses listes indépendantes, s'affrontent pour les sièges des 1.541 assemblées populaires communales (APC, conseil municipal) et des 48 assemblées populaires de wilaya (APW, conseil départemental). Les bureaux de vote doivent ouvrir à 8 heures locales (7 heures GMT).

165.000 candidats

Seuls le Front de libération nationale (FLN), au pouvoir depuis l'indépendance en 1962, et son allié du Rassemblement national démocratique (RND) disposent d'une assise nationale. Quant aux principaux partis d'opposition, ils n'ont pu présenter des listes que dans moins de la moitié des communes.

Ces mouvements ont en outre dénoncé des obstacles bureaucratiques à la constitution et à l'enregistrement de ces listes dans certaines préfectures. Quelque 165.000 candidats, répartis sur plus de 10.000 listes, briguent malgré tout un siège au niveau communal et environ 16.600 -sur plus de 600 listes- au niveau départemental, selon les chiffres officiels.

Les électeurs peu enthousiastes

Une pléthore de candidats qui contraste avec le peu d'engouement affiché par les électeurs. Certains, comme Saïd Mohamedi, 65 ans, iront voter "par devoir, mais sans conviction". "A chaque élection on nous promet un changement (...), on attend toujours", explique-t-il.

D'autres ont assuré qu'ils ne se déplaceraient pas: "je ne vais pas voter. Cela ne sert strictement à rien. Les choses ne changeront pas", affirme Mohamed, chômeur de 30 ans. Pour Brahim, maçon de 45 ans, les candidats "c’est tous les mêmes".

Les différents partis ont, semble-t-il, pris conscience du peu d'intérêt suscité par une campagne peu animée, multipliant durant les derniers jours les appels aux urnes. Les législatives de mai ont déjà été marquées par une très forte abstention: seuls 35,37% des électeurs s'étaient déplacés, contre 42,9% cinq ans auparavant. La participation aux élections locales de novembre 2012 avait été elle de 44,27%.

La campagne s'est surtout concentrée autour de considérations comme "la situation économique difficile, (...) la loi de finances 2018 et l'élection présidentielle" de 2019, avec la candidature attendue d'Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat, a déclaré Belkacem Benzenine, chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Oran. "Les questions relatives au développement local, au rôle des collectivités locales, n'ont été abordées que superficiellement et de manière monotone", selon lui.

A.S. avec AFP